Introduction : Par rapport à de nombreux pays, la France a du retard sur le virage ambulatoire de la chirurgie programmée. Les actes d’angioplastie endovasculaire des membres inférieurs dans le traitement de l’AOMI sont peu invasifs et présentent de rares complications. Dans certains pays, comme aux USA, la prise en charge ambulatoire de ces patients est devenue la règle. En France, il y a un manque de données probantes sur les risques liés à la réalisation d’angioplastie des membres inférieurs en ambulatoire. Matériel et méthodes : A partir des données médico-administratives du SNDS (quasi-exhaustif au niveau national) de 2013 à 2016, nous avons comparé les taux de complications précoces après l’acte selon la prise en charge (ambulatoire versus hospitalisation conventionnelle). Les séjours ont été sélectionnés sur la base de recommandations actuelles, et un score de propension a été utilisé pour rééquilibrer les 2 groupes sur les caractéristiques disponibles (âge, sexe, comorbidités...). Un modèle de régression de Poisson a été utilisé pour effectuer les comparaisons. Des analyses de sensibilités ont été faites en faisant varier la définition de l’évènement d’intérêt. Résultats : Sur les 26.715 séjours analysés, 2.819 (10,6%) séjours ont été réalisés en ambulatoire. Dans les 30 jours suivant la sortie du séjour initial, 2.874 (10,8%) patients ont eu un décès ou une ré-hospitalisation, dont 283 (10,0%) patients initialement pris en charge en ambulatoire. Près de 56% (1.607) des ré-hospitalisations concernaient un acte complémentaire de revascularisation, et 23% (655) une complication liée à l’acte (296) ou au terrain cardio-vasculaire (333). Aucune différence statistique n’a été retrouvée selon le mode de prise en charge. Conclusion : Les patients atteints d’AOMI sont âgés et ont souvent de nombreuses comorbidités, 10 à 20% de ces patients sont ré-hospitalisés dans les 30 jours après l’angioplastie. Pour autant, les complications précoces liées à l’angioplastie ou au terrain cardio-vasculaire du patient sont rares (<3%), et ne sont pas associées avec la prise en charge ambulatoire. La filière ambulatoire pour les angioplasties des membres inférieurs ne présente pas de risque supplémentaire pour les patients.