Introduction. La lombalgie commune est un problème de santé publique majeur. De prise en charge complexe, elle confronte les médecins généralistes à de nombreuses difficultés. L’objectif de cette étude était d’explorer les pratiques de deux groupes de praticiens, la principale différence entre les deux groupes étant la formation de médecine manuelle via le DIU. Méthode. Etude qualitative par analyse inductive réalisée de février 2020 à juin 2020, auprès de douze médecins généralistes de Bretagne et Pays de Loire. Des entretiens individuels semi-directifs ont été conduits jusqu’à suffisance des données. Une analyse thématique a ensuite été réalisée avec double codage. Résultats. La définition des lombalgies communes chroniques (LCC) était dans l’ensemble connue des deux groupes, sans être aussi précise que celle de la Haute Autorité de Santé (HAS). L’examen clinique était plus précis dans le groupe formé au diplôme inter-universitaire de médecine manuelle (MG DIU). La formation en médecine manuelle ayant contribué à une capacité diagnostic plus efficiente, en comparaison au groupe non formé (MG NFDIU), qui quant à lui prescrivait des imageries plus précocement. Du point de vue thérapeutique, la médecine manuelle n’a pas d’intérêt en utilisation isolée dans la lombalgie commune chronique. Les deux groupes ont une approche identique concernant la nécessité du mouvement et la pertinence de la prise en charge multi disciplinaire du patient lombalgique. Conclusion. La prise en charge au sein des deux groupes était différente. La formation de médecine manuelle aurait un réel intérêt dans l’approche diagnostic grâce à la précision de son examen clinique. Cette formation permettrait aussi de diminuer les prescriptions d’imageries trop précoces, de conforter le praticien dans son diagnostic et de rassurer le patient dans sa prise en charge.