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Contexte : Les visites à domicile sont incontournables dans la pratique des médecins généralistes, il s’agit d’un acte très spécifique qu’on ne peut comparer à une consultation au cabinet. On rentre dans l’intimité, le lieu de vie des patients, ce qui présuppose une certaine adaptation. Les conseils, les prises en charges qui en découlent prennent en compte le niveau d’autonomie des patients par rapport à leur habitat (problèmes locomoteurs, présence ou non de troubles cognitifs, le niveau d’implication des proches) et on organise ces prises en charges à l’aide d’autres intervenants à domicile et avec les autres soignants. Il n’y a pas d’enseignement de cet acte auprès des étudiants, pas de cours consacrés aux visites à domicile. L’enseignement principal est surement celui qui se fait sur le terrain au cours du stage chez le praticien. Objectif : Dans ce contexte, nous avons voulu interroger les SASPAS de Rennes pour évaluer leurs pratiques, cerner leur éventuelles difficultés, leur ressenti global, peut être pour mieux orienter l’enseignement à l’avenir. Méthode : 41 SASPAS ont été contactés sur la promotion hivers 2016/2017 à l’Université de Rennes. L’enquête a été menée par des entretiens téléphoniques avec un questionnaire semi dirigé, Il s’agissait de réaliser une enquête qualitative exploratrice, une analyse thématique transversale a été effectuée après le recueil des données. Résultat : Sur 41 étudiants 16 ont répondu, deux étudiants ont déclaré ne pas faire de visites au cours de leur stage, un entretien n’a pas pu être retranscrit du fait de la mauvaise qualité d’enregistrement. Il en est ressorti plusieurs idées. Les étudiants ont un bon ressenti quand à la gestion des cas cliniques et des conduites adoptés à l’issue des visites, malgré un examen clinique qui est effectué dans des conditions pas toujours propices et demandant une adaptabilité importante. La préparation et l’organisation de la visite est longue par méconnaissance des patients et des lieux par les SASPAS. Il n’y a pas eu de difficulté ressentie par rapport à l’information concernant le dossier du patient ni au matériel médical utilisé, s’il y avait des carences à ce niveau, elles ont été supplées par les maitres de stage. Il y a très peu d’études réalisées étudiant la visite à domicile auprès des SASPAS, on retrouve par contre des rapports concernant les médecins généralistes en exercice. Conclusion : Malgré le contexte de préparation et de déroulement plus complexes de la visite à domicile, et son caractère chronophage, les internes en SASPAS de notre étude semblent avoir un ressenti positif de cette particularité de l’exercice de soin primaire.