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Contexte : Depuis maintenant plus d’un an, la pandémie COVID-19 a bouleversé nos pratiques médicales. La Haute Autorité de Santé a pris des mesures afin de maintenir et faciliter l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) durant le premier confinement, en encourageant la prise en charge ambulatoire des IVG médicamenteuses et en développant la téléconsultation. Objectif : L’objectif de cette étude est donc d’évaluer si la pandémie a nui à l’accès à l’IVG au CHU de Rennes malgré ces mesures, en comparant le taux d’IVG pendant le confinement (du 17 mars au 11 mai 2020) par rapport aux mêmes dates en 2019. Méthodes : Il s’agit d’une étude observationnelle, descriptive, rétrospective, et monocentrique, menée dans le service d’orthogénie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Rennes. Le recueil des données a été réalisé en 4 périodes, différenciant le confinement (du 17 mars au 11 mai 2020) et le post déconfinement immédiat (du 12 mai au 30 juin 2020), et en les comparant aux mêmes périodes en 2019. Résultats : Sur les 824 patientes incluses, notre étude n’a pas mis en évidence de différence significative entre le taux d’IVG pendant le premier confinement français, et celui de l’année précédente. On retrouve cependant pendant le confinement, une augmentation significative de l’utilisation de la méthode médicamenteuse, (p = 0,012) une diminution significative terme de l’IVG (p=0.027) et des délais pour la réaliser (p < 0,001), et enfin l’apparition de l’utilisation de la téléconsultation (p < 0,001). Conclusion : Contrairement à d’autres pays, la France a permis de faciliter l’accès aux IVG pendant le confinement par la mise à jour de ses recommandations. C’est le cas au CHU de Rennes, où le confinement n’a pas nui à l’accès aux IVG. La diminution du terme et des délais de la réalisation des IVG, l’augmentation de la méthode médicamenteuse et l’utilisation de la téléconsultation, montrent bien que les mesures prises par l’HAS, appliquées au CHU de Rennes, sont efficaces, et ont permis de repenser l’organisation du service d’orthogénie de Rennes.