Les patients de 75 ans et plus représentent une part croissante de la population française, avec des besoins en santé de plus en plus lourds et chronophages. Au centre hospitalier Bretagne Sud (Lorient), un numéro de téléphone « NUAGE » Numéro Unique d’Avis Gériatrique, est mis à disposition des praticiens libéraux afin de faciliter les hospitalisations programmées mais aussi l’accès à une expertise gériatrique rapide. Une étude rétrospective observationnelle a été réalisée du 1er janvier 2016 au 1er avril 2016 avec pour objectif de comparer les caractéristiques médicales, sociodémographiques ainsi que les particularités de la prise en charge des patients admis via la voie classique des urgences et ceux pour lesquels le médecin traitant a recours au service NUAGE. 254 patients ont été inclus, 86 dans le groupe NUAGE, 168 dans le groupe SAU. L’Age, le sexe, le nombre de médicaments, la présence d’un entourage ainsi que la durée d’hospitalisation ou le mode de sortie ne différaient pas selon la filière d’entrée. En revanche les patients du groupe NUAGE étaient plus souvent atteints de troubles cognitifs et bénéficiaient d’une IDE à domicile plus fréquemment que les patients du groupe SAU. Les patients du groupe NUAGE étaient le plus souvent adressés pour un motif subaigu, comme un maintien à domicile difficile ou une décompensation des troubles cognitifs tandis que les patients du groupe SAU étaient plus fréquemment admis pour un motif aigu de type dyspnée ou motif infectieux. Ces derniers étaient majoritairement hospitalisés, et pour 45% d’entre eux leurs séjours débutaient dans un «service d’hébergement» tandis que les patients du groupe NUAGE étaient plus souvent maintenus à domicile avec une prise en charge gériatrique différée. Lorsqu’une hospitalisation était décidée les patients étaient admis en moyenne, 4 jours après l’appel. La proportion de médecins ayant recours à «NUAGE» reste encore faible, pourtant la filière NUAGE semble être une solution appropriée aux besoins de santé des personnes âgées pour tous les soins programmables. D’autres études sont nécessaires afin de confirmer son intérêt médical et peut-être économique.