Contexte. Le développement des activités de recherche revêt une importance capitale pour la spécialité de Médecine générale (MG). La participation aux activités de recherche peut se faire via la direction de travaux de thèse, la collection de données médicales en consultation, le suivi de cohortes de patients etc. Des réseaux d’investigateurs existent dans certaines régions françaises et permettent d’obtenir des résultats utilisables pour la pratique. Objectif. L’objectif principal de cette étude était de mesurer l’intérêt pour la recherche et de connaître les attentes des MG bretons. Les objectifs secondaires étaient de connaître leurs souhaits en termes d’organisation, d’articulation avec leur activité de soin et les moyens permettant de favoriser leur implication. Ces résultats pouvant être utiles pour la constitution d’un réseau breton d’investigateurs en soins premiers. Méthode. Réalisation d’une étude transversale descriptive par enquête via un questionnaire diffusé sur Limesurvey aux MG bretons libéraux installés. Le questionnaire a été activé le 27 octobre 2019 et a été clôturé le 31 décembre 2019. Résultats. Le questionnaire a été expédié à 1627 MG bretons. Au total, 211 réponses ont été collectées. 149 étaient complètes, 62 incomplètes. Le taux de réponse a été de 13.3 %. La majorité des répondants (60%) considérait que la recherche était l’une des composantes de l’exercice du médecin généraliste. 62% d’entre eux souhaitaient y consacrer l’équivalent de moins d’une demi-journée hebdomadaire. Parmi les MG désireux d’encadrer des travaux de thèse, la majorité (61.4%) trouvait intéressante l’idée de figurer sur une liste de directeurs de thèse potentiels, pouvant être mise à disposition par le DMG. Ils pensaient que le DMG était l’interlocuteur privilégié pour les épauler dans leurs travaux de recherche (54%). Les MG exerçant en MSP étaient plus enclins que les MG exerçant seuls ou en groupe à intégrer un réseau d’investigateurs (p=0.0003724). Conclusion. L’impérieuse nécessité de développer les activités de recherche en MG par les principaux intéressés est désormais communément acceptée. Elle permettra de rendre à la MG, et de façon plus large aux soins premiers, dont elle est le pivot, la maîtrise de son référentiel de connaissances, pour le bénéfice des patients. Les réseaux d’investigateurs en soins primaires seront l’un des supports du développement de cette recherche. Concernant la Bretagne, il est question de s’appuyer sur les MG exerçant dans des MSP pour la constitution des réseaux d’investigateurs en soins primaires. La valorisation des thèses de MG, la formation aux activités de recherche et le développement de bases de données médicales permettront également à la spécialité de progresser dans le domaine de la recherche.