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Objectifs - Le but de cette étude a été d’identifier les facteurs, et leur association, influençant la conservation ou la perte des dents permanentes expulsées réimplantées. Matériels/méthodes – L’échantillon est composé de 39 patients, soit 45 dents permanentes monoradiculées expulsées et réimplantées. Ils ont été suivis au Pôle d’Odontologie de Rennes entre 1997 et 2016. C’est une étude rétrospective avec recueil de données sur le patient, sur la dent réimplantée, sur les conditions de réimplantation, sur le suivi du LAD, et sur la prise en charge endodontique de la dent. Les facteurs ont été évalués selon les dernières recommandations de l’IADT (International Association of Dental Traumatology). Les dents ont été classées en issue favorable (pas de complication) ou en échec biologique (résorption/ankylose/infection). Les échecs biologiques ont été divisés en échecs relatifs (dent conservée sur arcade malgré des complications) et échecs définitifs (perte de la dent). L’influence des facteurs a été recherchée individuellement, en comparant les dents conservées (issue favorable + échec relatif) et les dents perdues (échec définitif), à l’aide du test du Chi² (et
du Chi² corrigé de Yates). L’influence d’associations de facteurs d’échec a ensuite été recherchée avec une analyse factorielle (logiciel SPAD) sur les dents perdues. Résultats – 23/45 dents (51,1%) ont été conservées sur arcade, dont 4 en issue favorable et 19 en échec relatif. Le taux de complication est de 91,1%, et la plus fréquente est l’association résorption/infection (13/45). La guérison du ligament alvéolo-dentaire a un rôle important, puisque les 9 dents concernées sont conservées (9/45 soit 20%). L’association d’une mauvaise conservation de la dent au moment de l’expulsion (milieu de conservation inadapté et/ou temps extra-alvéolaire > 60 minutes) avec une prise en charge endodontique inadaptée, est retrouvée dans 45% des échecs définitifs. Une mauvaise conservation de la dent, associée à un non-respect du protocole de contention, est retrouvée dans 35% des échecs définitifs. Conclusion – Suivre les recommandations de l’IADT concernant la conservation, la réimplantation et le suivi semble diminuer le risque de perte de l’organe dentaire. Cependant, il faut tenter la réimplantation dès que possible, car la dent a également un potentiel de cicatrisation individuel (pulpe, LAD). Le cas échéant, la réimplantation permettra de conserver un volume osseux jusqu’à la fin de la croissance. Le manque de formation des médecins /
personnels d’éducation / parents sur la conduite à tenir en cas d’expulsion est encore très important, et pourrait constituer une voie d’amélioration future.