Voir le résumé
Le mégalithisme est l'expression architecturale monumentale d'un ensemble de sociétés qui ont édifiées des structures funéraires et des pierres dressées. La genèse du mégalithisme, phénomène humain de la fin de la préhistoire, puise ses origines dans de multiples conjugaisons des différents courants de la néolithisation aux traditions variées, aux influences géographiques parfois lointaines, aux époques différentes. La combinaison de nombreux éléments sociaux de ces sociétés agro-pastorales a généré des générations d’architectes bâtisseurs et contribué à mettre en œuvre une diversité architecturale La volonté de mise œuvre des maisons des morts au même niveau que les maisons des vivants semble répondre à des critères sociaux et culturels. Une perception visuelle actualisée des mégalithismes, adaptée aux récentes thématiques développées amène un fil conducteur original d’étude de plusieurs mondes qui se sont combinés. L’état des connaissances depuis le milieu du XXème siècle a permis une appréhension différente des mégalithismes : - dans les années 1980, une connaissance plus complète des masses tumulaires et leurs liens étroits avec les chambres sépulcrales (Joussaume, 1997, 1999, 2003 ; Joussaume et al. 2006). - dans les années 2000 une prise en compte de l’histoire des monuments (Joussaume et al. 2006 ; Laporte, 2010 ; Laporte et al. 2004, 2011). - de nos jours, une appréhension différente des articulations entre les pierres dressées, les tumulus et les chambres sépulcrales (Laporte, 2015 ; Laporte et al. 2011). Le processus de cette monumentalisation architecturale a souvent fait l’objet d’études distinctes, les espaces sépulcraux et les pierres dressées servant de bases à deux axes de recherches séparées. Seule l’étude des stèles en remploi avait fait l’objet d’une attention particulière (L’Helgouac’h, 1983 ; Cassen, 2009b) et d’un rapprochement des deux dispositifs. Ce n’est que récemment que la complémentarité entre les espaces sépulcraux et les pierres dressées a réellement été proposée (Laporte, 2015b). Disposant d’un important corpus actualisé des mégalithes du département du Morbihan, il a donc été proposé de développer dans cette thèse cette notion de complémentarité entre les différents dispositifs qui constituent les mégalithismes. Les hypothèses formulées sont de démontrer que les processus de monumentalisation sont issus d’un croisement architectural entre les pierres dressées, les espaces sépulcraux et les masses tumulaires. Nous tenterons également de montrer les liens étroits qui semblent se dessiner entre trois mondes très différents mais intimement liés (le monde des vivants, le monde des morts et le monde naturel).