Les violences conjugales, représentent un véritable enjeu de santé publique à la Réunion tant par leur fréquence que par leur gravité. L’objectif principal de l’étude était de connaitre les attentes des femmes Réunionnaises victimes de violences conjugales envers leur médecin généraliste en termes de dépistage et de prise en charge. Méthodes : Une étude qualitative a été réalisée à partir de douze entretiens individuels semi-dirigés avec des femmes Réunionnaises victimes de violences conjugales. Une analyse thématique des données par double codage a été effectuée. Résultats : Le médecin généraliste est décrit comme central tant dans le dépistage que dans la prise en charge de ces violences. Les entretiens avec les femmes soulignent la nécessité de comprendre le mécanisme des violences, les signaux d’alarmes et certaines particularités liées à la vie à la Réunion. L’analyse de leurs parcours montre également l’importance d’une meilleure connaissance de l’aspect médico-légal de la prise en charge. Les femmes demandent au médecin généraliste de leur offrir le temps suffisant pour leur permettre de s’exprimer. Elles réclament une écoute bienveillante, de l’empathie, du soutien. La nécessité d’établir une relation de confiance semble prévaloir sur la question du dépistage systématique. Conclusion : Notre travail souligne l’importance du développement de nouveaux leviers et d’outils visant à aider les médecins généralistes à s’emparer de la problématique. Ainsi la valorisation du temps de consultation, la formation initiale et continue, la communication interprofessionnelle sont des éléments déterminants d’aide à la prise en charge.