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Introduction : L’augmentation de la prévalence du cancer en France, a pour conséquence directe un recours accru aux médicaments anticancéreux, injectables notamment. L’augmentation du nombre de préparations à réaliser signifie également l’augmentation du risque d’erreurs. Les erreurs liées à la préparation des cytotoxiques injectables peuvent être évitables (dans 50% des cas), fatales (10% des cas), et représentent un coût important pour le système de santé. L’objectif : L’objectif de ce travail est d’identifier, de mesurer et d’évaluer les risques liés à la préparation des cytotoxiques à partir d’une méthode d’Analyse Globale des Risques (AGR), dans le but ultime de sécuriser et d’optimiser la prise en charge des patients et de limiter les gaspillages. Méthode : Afin de réaliser ce travail, via la méthode de l’AGR, un groupe de travail est créé, le système est modélisé, une cartographie des dangers et des situations dangereuses est faite, les scénarios à risque sont élaborés et cotés en termes de gravité, de vraisemblance et de criticité, des actions de réduction du risque sont proposées et une cotation des risques résiduels est faite. Résultats : Dans cette étude, 140 situations dangereuses, 264 scénarios ont été mis en évidence, dont 6 scénarios avec une criticité inacceptable. 75 des scénarios nécessitaient des actions de réduction de risque. Le plan d’actions a été élaboré et comprend 41 actions. Les principaux dangers identifiés ont été l’humain, le technique et le managérial et la phase la plus à risque a été la préparation à proprement parler. Discussions : En plus de son essence première d’analyse de risque, la méthode s’est révélée être également un outil de pédagogie, de management et de communication. Quelques difficultés ont été rencontrées, notamment face à l’ampleur des résultats, ainsi que des difficultés d’ordre davantage méthodologiques tels que les soucis d’exhaustivité et de subjectivité. Conclusion : Nous montrons dans ce travail que la méthode AGR a permis d’analyser les points forts et les points faibles du système et d’anticiper les erreurs potentielles commises à l’étape de préparation des cytotoxiques. Tout l’enjeu à ce stade de l’étude sera de mener à terme le projet et de faire « vivre » le plan d’action, en proposant une actualisation continue de l’outil.