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Objectif : Les pyélonéphrites aiguës de la femme représentent une pathologie courante des soins primaires, avec un risque de complication notable. L’objectif de cette étude était de rechercher l’existence de facteurs prédictifs de complication urologique à l’imagerie en cas de pyélonéphrite aiguë de la femme de 18 à 65 ans. Méthode : Toutes les patientes de 18 à 65 ans ayant consulté dans un service d’accueil des urgences entre 2010 et 2015 pour une pyélonéphrite aigue ont été incluses dans une étude rétrospective. Le seul critère d’exclusion était l’absence de réalisation d’une imagerie des voies urinaires aux urgences. Le critère de jugement principal était la présence d’une complication urologique à l’imagerie (obstacle, abcès, dilatation des cavités pyélo-calicielles) ; le critère de jugement secondaire était la modification thérapeutique après un diagnostic fait à l’imagerie. Les facteurs prédictifs de complications urologiques à l’imagerie et de diagnostic radiologique modifiant la prise en charge ont été recherchés en analyse univariée et multivariée par régression logistique. Résultats : Après exclusion des 46 patientes n’ayant pas eu d’imagerie initiale, 193 patientes ont été inclues pour analyse et parmi elles, 88 patientes (soit 45,6%) présentaient une complication urologique à l’imagerie. En analyse multivariée dans cette cohorte globale, seuls l’antécédent de calcul urinaire (OR=2,41 ; p=0,01) et le caractère morphino-requérant de la douleur (OR=5,29 ; p=0,009) étaient significativement associés à la découverte d’une complication urologique à l’imagerie. Parmi les 154 patientes avec un tableau de pyélonéphrite simple, 120 avaient eu une imagerie et parmi celles-ci, 54 (soit 45%) avaient une complication urologique, menant à une modification de la prise en charge thérapeutique chez 36,7% d’entre elles. En analyse multivariée, l’âge (OR=4,58 ; p=0,02) et le caractère morphino-requérant de la douleur (OR=3,78 ; p=0,02) étaient les seuls facteurs significativement associés à la découverte d’une complication urologique à l’imagerie. En analyse multivariée, seuls l’âge (OR=6,76 ; p=0,005) et le caractère morphino-requérant de la douleur (OR=4,19; p=0,01) étaient associés à une modification de la prise en charge thérapeutique. Chez les patientes présentant une douleur morphino-requérante, le taux de complications urologiques à l’imagerie était de 69% et la prise en charge thérapeutique était modifiée par l’imagerie chez 62,5% de ces patientes Conclusion : Dans cette étude, le caractère morphino-réquérant de la douleur, l’âge de la patiente et l’antécédent de calcul sur les voies urinaires étaient associés au risque de complication urologique à l’imagerie chez les patientes ayant un tableau de pyélonéphrite aigue simple. Devant le fort taux de complications urologiques retrouvé dans cette série (45%), il pourrait également se discuter de faire réaliser une imagerie systématique.