Introduction. L’accès attendu au « Dossier médical partagé », documentera plus largement le médecin du travail sur des situations de maladies chroniques qu’il lui faudra concilier avec la mission de « Maintien en emploi ». L’épilepsie pose des questions spécifiques : sécurité du travailleur et de ses collègues, permis de conduire, aménagement du temps de travail, etc. Afin d’aborder ces situations complexes, le médecin du travail doit disposer d’une compréhension renouvelée de la maladie. Matériel et méthode. Nous avons abordé cette question avec une méthode qualitative, par des entretiens individuels semi-dirigés. Dans le cadre de cette étude, treize patients souffrant d’épilepsie et suivis au CHU de Rennes ont pu être interrogés. Les thèmes abordés ont été entre autres, la scolarité, l’insertion professionnelle, le contrôle de la maladie et les facteurs d’insertion et de maintien en emploi. Résultats. Nous retenons ci-dessous les faits les plus saillants de ces témoignages : une scolarité contrainte par la maladie et une diminution de l’accès aux diplômes, une insertion et un maintien en emploi difficile du fait d’un cadre législatif complexe et méconnu, un stigma social, de la scolarité au monde de l’entreprise, le travail (fatigue, stress) comme facteur influençant la survenue des crises.Conclusion. L’exercice du médecin du travail va comporter davantage de sollicitations ayant trait à l’épilepsie. Une expérience sur ces situations complexes impliquera, par l’intermédiaire d’aménagements réfléchis, tout autant le maintien en emploi que le contrôle de la maladie.