Introduction : Durant l'été, les patients estivants consultent parfois un médecin généraliste sur leur lieu de villégiature. Ces consultations nécessitent une coordination des informations médicales entre le médecin traitant et le médecin généraliste consulté. Au cabinet médical de Damgan (Morbihan), nous avons réalisé une étude pour identifier les déterminants de la coordination des informations, entre le médecin traitant et le médecin du lieu de villégiature, via la mise en place d'un dispositif en possession du patient. Méthode : Nous avons réalisé une étude qualitative par entretiens téléphoniques semi dirigés afin d'identifier ces déterminants. Puis nous avons réalisé une étude quantitative par questionnaires téléphoniques, afin de les quantifier. Les patients estivants inclus étaient ceux qui avaient consulté au cabinet médical de Damgan au cours de l'été 2017, et ayant consulté au moins 2 fois au cabinet au cours des 5 dernières années. Une clé USB leur était remise au moment de l'inclusion, afin d'en suivre le trajet au sein du parcours de soins. Résultats : 73 patients ont été inclus dans l'étude. L’analyse qualitative (10 entretiens semi-dirigés) a permis de mettre en évidence les obstacles à la coordination des informations. Ces obstacles dépendaient de certaines caractéristiques du patient (âge, représentation de son état de santé, croyances) ou du médecin traitant (surcharge de travail). L’utilisation de la clé USB, d’un dossier papier ou l’échange de mails entre médecins étaient les supports évoqués pour la coordination des informations. L’analyse quantitative (62 questionnaires) a permis de quantifier les obstacles identifiés auparavant. Elle a mis en évidence que les patients souhaitaient une amélioration de la coordination des informations : 90% y étaient favorables, et 82% se sont investis en présentant la clé USB à leur médecin traitant. Cependant, seules 21% des clés sont revenues complétées à Damgan durant l'été 2018, et ce dispositif de support de l‘information présentait des limites. Le principal obstacle à son utilisation était le refus du médecin traitant (68% des cas). Un dossier papier avait été constitué par 45% des patients, le médecin traitant était l’initiateur de sa création dans 24% des cas. Le DMP était envisagé comme solution possible par 66% des patients. Conclusion : Les patients estivants souhaitent l'amélioration de la coordination des informations au sein de leur parcours de soins. Médecins traitants et patients sont les déterminants majeurs de la coordination des informations, ils peuvent la faciliter ou la limiter. Le choix du support de la coordination des informations doit être personnalisé pour chaque couple patient-médecin, et pourrait se réaliser lors d'une consultation dédiée avant le départ sur le lieu de villégiature.