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Introduction. La dialyse péritonéale est minoritaire en France comparée à l'hémodialyse alors que la survie des patients est similaire. La méthode de Moncrief-Popovich décrite dans les années 1990 permet une pose anticipée du cathéter de dialyse péritonéale. Celui-ci reste enfoui sous la peau jusqu’à nécessité de débuter le traitement de suppléance. Cette période d’enfouissement permettrait une réduction des infections liées aux cathéters mais les données de la littérature restent contradictoires. Méthodes. Les patients ayant bénéficié de la pose d’un cathéter de dialyse péritonéale à l’Hôpital de Saint-Brieuc ont été inclus rétrospectivement de 1998 à 2018 et analysés en 2 groupes selon la technique de pose du cathéter (Moncrief-Popovich ou conventionnelle). L’objectif principal était de comparer la survie du cathéter. Les objectifs secondaires étaient de comparer l’incidence des péritonites et infections de cathéters et l’incidence des complications selon la durée d’enfouissement dans le groupe Moncrief-Popovich. Résultats. 154 patients ont été inclus, 66 dans le groupe Moncrief-Popovich et 88 dans le groupe conventionnel. Dans le groupe conventionnel, les patients ont davantage été hémodialysé sur cathéter veineux central avant le début de la dialyse péritonéale (p < 0,001). La survie du cathéter était similaire dans l'analyse multivariée (HR 0,802 (0,455-1,413), p = 0,445). L’incidence des péritonites et des infections de cathéter n’étaient pas significativement différente. Dans le groupe Moncrief-Popovich, lorsque la durée d’enfouissement dépassait 19 semaines, nous avons constaté plus de complications mécaniques (OR 4,26 (1,12-15,58), p = 0,03) mais moins de péritonites (OR 0,32 (0,11-0,91), p = 0,03). Conclusion. La méthode de Moncrief-Popovich est une méthode acceptable pour la pose des cathéters de dialyse péritonéale évitant la nécessité d'une hémodialyse sur un cathéter veineux central. La durée d’enfouissement optimale reste à préciser.