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Introduction : La grippe saisonnière, infection potentiellement grave, peut être prévenue efficacement par un vaccin recommandé aux personnes à risque de grippe grave, aux femmes enceintes et aux professionnels de santé. La couverture vaccinale reste très faible chez les soignants paramédicaux, autour de 20 %. L’objectif de cette étude a été de rechercher les déterminants à la vaccination antigrippale saisonnière, afin d’en dégager des axes d’amélioration. Méthode : Une étude qualitative par entretiens individuels semi dirigés a été réalisée. Les critères d’inclusion étaient : être infirmier(e) ou aide soignant(e), de plus de 18 ans, intervenant au domicile des patients, quelque soit le statut vaccinal antigrippal pour la saison 2015-2016. Résultats : 14 soignants ont participé à l’étude : 9 infirmier(e)s et 5 aides soignant(e)s. La grippe était perçue comme terrassante par la majorité des soignants, qui connaissait de façon succincte les recommandations vaccinales en sa faveur. Peu d’entre eux s’investissaient dans sa promotion, et une partie ne se sentait pas concernée. Les motivations principales étaient : une conviction personnelle/une habitude, la protection personnelle, la protection collective de l’entourage et des patients, un antécédent de grippe, limiter l’épidémie de grippe, et limiter les complications somatiques engendrées par la grippe. Les réticences principales étaient : une conviction personnelle, un sentiment d’invulnérabilité, une efficacité limitée du vaccin, ses effets indésirables, des méthodes alternatives de protection et la méconnaissance de la grippe. Un manque de formation et d’information concernant la grippe et son vaccin étaient prépondérants, et la question d’une obligation vaccinale était controversée avec une crainte d’atteinte à leurs libertés. Conclusion : La couverture vaccinale antigrippale chez les soignants paramédicaux intervenant au domicile des patients reste faible du fait d’une mauvaise connaissance de la grippe et du vaccin antigrippal, qui renforçait les réticences face à ce vaccin. Les déterminants positifs étaient nombreux, mais perçus comme motivation pour la vaccination de leurs patients, mais pas pour eux-mêmes, face à une maladie qu’ils jugeaient ne pas les concerner. Un travail d’information et de transparence sur la grippe et son vaccin est à effectuer auprès de ces soignants, afin de transmettre les messages attendus, individualisés, et les rendre acteurs de cette promotion vaccinale.