Contexte : La sexualité est un aspect central de l'être humain et ce dès le plus jeune âge. Il paraît alors fondamental de s'intéresser au bien-être sexuel des adolescents et, notamment, à celui des jeunes filles particulièrement vulnérables. Objectif : Analyser les représentations personnelles des adolescentes en ce qui concerne leur vie affective et sexuelle afin d’identifier leurs attentes et besoins spécifiques, proposer des leviers d'action aux médecins généralistes et aux différents acteurs qui interviennent dans l'éducation à la sexualité. Méthode : Etude qualitative par focus groupes auprès de 20 jeunes filles de 15 à 16 ans, en classe de seconde dans deux lycées d'Ille et Vilaine. Résultats : 3 focus groupes ont été réalisés. Le lien affectif apparait fondamental pour s'engager dans une relation et entrer dans la sexualité. L’entrée dans la sexualité est redoutée car elle est appréhendée comme un danger. Parler du plaisir lié au corps est tabou pour certaines d’entre-elles et interdit par la société. Son expression doit être cachée. Pour s’informer, les jeunes filles s’adressent principalement à leurs pairs masculins, moins jugés et plus libres de leurs actes. La mère a un rôle protecteur et est sollicitée en cas de mise en danger. En revanche, les professionnels de santé ne sont guère mentionnés. La pornographie ne semble pas influencer le comportement des adolescentes ce qui pourrait être différent pour les garçons. Conclusion : La sexualité est souvent abordée comme une conduite à risque, un danger par les jeunes filles. Les sentiments, pourtant au cœur de leurs préoccupations, ne sont que très rarement abordés. Il paraît alors indispensable d’aborder ce lien affectif lors des actions de prévention menées à l’école ou au cabinet médical, pour aider les adolescentes à construire une relation apaisée avec la sexualité. Les professionnels de santé, dont le médecin généraliste, peuvent être des interlocuteurs de premier plan, à condition d’aborder la sexualité de manière positive avec les jeunes filles.