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Médecine
/ 25-04-2019
Duval Ellie
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Objectif : Dans le cadre du système de santé, les personnes trans vivent régulièrement des discriminations à l’origine d’un défaut d’accès aux soins. Le médecin généraliste, en tant que pivot du système de santé, doit pouvoir tenir un rôle important dans la limitation de ces inégalités sociales de santé. L’objectif de l’étude était de décrire les expériences et attentes de personnes trans vis à vis des médecins généralistes en France. Méthode : une étude qualitative a été réalisée par entretiens individuels semi-dirigés auprès de personnes concernées, recrutées via des associations trans rennaises (Ouest-Trans, ISKIS), des médecins généralistes et les réseaux sociaux. Une analyse thématique a été réalisée au fur et à mesure des entretiens, selon une perspective de théorisation ancrée, avec double codage. Résultats : 27 personnes s’identifiant ou ayant été identifiées comme personne trans ont été rencontrées entre février et août 2018. Les personnes rapportaient majoritairement des inégalités d’accueil et de prise en charge en soins primaires. Elles relataient parfois des attitudes inadaptées des soignant.e.s et accueillant.e.s, une méconnaissance des problématiques spécifiques aux transidentités mais également concernant l’accueil et l’accompagnement des personnes trans hors parcours de transition. Un manque de formation des professionnel.le.s de santé était pointé. Des stratégies d’adaptation étaient mises en place par les personnes concernées pour contourner ces difficultés, notamment à travers l’empowerment et les expériences associatives. Des expériences positives étaient aussi relatées, un suivi de qualité étant souvent relié aux qualités humaines des soignant.e.s plutôt qu’à ses connaissances théoriques sur la transidentité. Le rôle du médecin généraliste était plutôt perçu comme central dans la prise en charge, qu’elle soit spécifique à la transition ou non. Enfin, la déconstruction des représentations et des normes dans la société en général semblait être un levier important de l’amélioration de l’accès aux soins des personnes trans. Conclusion : Le médecin généraliste semble avoir une place centrale dans le parcours de santé des personnes trans. Et si un réel manque de formation des soignant.e.s aux spécificités trans est à déplorer, une prise en charge de qualité est principalement associée à un accueil et à une relation soignant.e-soigné.e satisfaisant.e.s. L’autonomisation dans le soin et le recours aux associations trans sont deux leviers actuellement utilisés par les personnes concernées pour limiter les inégalités. Développer la formation des soignant.e.s et mettre en commun leurs compétences avec l’expertise des associations permettrait d’améliorer l’accès aux soins de premier recours des personnes trans.
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