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En France, le mélanome est un des cancers dont l’incidence et la mortalité ont le plus augmenté ces vingt dernières années. En Bretagne, l’incidence est trois fois plus importante que la moyenne nationale. L’exposition aux rayons UV, surtout durant l’enfance et l’adolescence, est le seul facteur de risque de mélanome modifiable. Les objectifs de cette étude étaient de faire un état des lieux des comportements, connaissances et représentations des adolescents de 11 à 18 ans vis-à-vis de l’exposition aux UV et d’identifier des profils à risque, dans le but d’améliorer la prévention du mélanome. Une enquête a été réalisée auprès de 833 adolescents scolarisés en Ille-et-Vilaine. Les données des 819 élèves inclus ont été traitées par analyses descriptives et les comparaisons entre groupes faites à l’aide du test de khi2 (valeur de p<0,05 significative). Une analyse des composantes principales a été faite par Analyse en Composantes Multiples (ACM) afin de mettre en évidence des groupes d’adolescents ayant les mêmes comportements, connaissances ou représentations. Ces groupes (classés de façon hiérarchique) ont été analysés par régression logistique multinomiale. 63% des adolescents avaient reçu une information concernant les risques liés au soleil, 14% avaient un bon niveau de connaissances, 12% cherchaient l’ombre facilement l’été et 43% avaient reçu plus d’un coup de soleil l’été précédent. La crème solaire était le moyen de protection le plus fréquent (72%) mais mal utilisé, elle était utilisée par la majorité des parents (88%). Les adolescents n’évitaient pas les heures d’exposition les plus dangereuses, ils étaient 59% à déclarer que leurs parents leur conseillaient de le faire. Le port de vêtements n’était pas utilisé comme moyen de protection et n’était pas connu comme tel (34%). Les risques de cancers de la peau liés aux UV étaient assez connus (63%), cependant 84% des élèves pensaient que le bronzage était une bonne chose. Le vieillissement précoce de la peau lié à l’exposition aux UV était mal connu (41%). Malgré une information reçue, le niveau de connaissances et les comportements sont insatisfaisants. Les représentations positives du bronzage sont associées à la beauté, ceci pourrait être modifié car responsable de comportements dangereux en matière de risques liés aux UV. Les moyens de protection possibles pour les adolescents sont ceux qu’ils utilisent déjà, d’autres moyens gagneraient à être assimilés : ombre, protection textile, horaires à éviter. Les campagnes futures de prévention pourraient s’appuyer sur ces résultats afin d’adapter le contenu des messages et les diffuser par la télévision et Internet. La formation répétée et conjointe des parents et de leurs enfants à l’école semble pertinente et permettrait de mieux intégrer les moyens de protection au mode de vie de chacun, dès l’enfance, afin qu’ils ne soient pas vécus comme une injonction au moment de l’adolescence mais comme des habitudes de vie en place dès le plus jeune âge.