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Introduction : Le COVID long est une maladie chronique avec un retentissement social, familial et professionnel. Il fait suite à l’infection au SARS-CoV-2 dans 30 à 45 % des cas. Les professionnels de santé sont les plus à risque de COVID-19. L’objectif de notre étude est de mesurer la prévalence, les facteurs de risque du COVID long des salariés du CHU de Rennes. Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective de cohorte multicentrique par questionnaire concernant l’impact du COVID long sur les plans clinique, psychique et professionnel, à destination de l’ensemble des professionnels du CHU de Rennes. Un COVID long était défini par la présence de symptômes persistants ou nouveaux, plus de trois mois après l’infection initiale. Résultats : Sur 9158 salariés du CHU, 1063 ont répondu au questionnaire, soit un taux de participation de 10-15 %. Parmi eux, 109 (10 %) répondaient à la définition du COVID long, surtout des infirmiers (30 %) ; 47 % rapportaient une infection d’origine professionnelle. Seuls 9 % avaient un diagnostic posé par un médecin. La prévalence du COVID long dans la population du CHU de Rennes était de 18[13-18] cas pour 100 professionnels ayant eu un COVID-19. Parmi les professionnels répondant à la définition du COVID long, les symptômes les plus fréquents étaient l’asthénie (88 %), les troubles cognitifs (57 %), les céphalées (61 %) et les troubles du sommeil (58 %). Les facteurs de risque de COVID long étaient l’âge (ORa :1,04[1,01-1,04] ; P = 0,002), l’immunodépression (ORa :5,71[1,72-19,59] ; P = 0,004), d’être agent d’entretien et de logistique (ORa :4,94[1,53-15,31] ; P = 0,006), avoir présenté 2 infections SARS-CoV-2 (ORa : 2,01[1,16- 3,41] ; P = 0,011) et la présence de plus de 4 symptômes initiaux (ORa :1,93[1,23-3,07] ; P = 0,005). Le sexe masculin était significativement associé à un moindre risque de COVID long (ORa :0,48[0,22-0,95] ; P = 0,046). Concernant le devenir de ces professionnels, 84 % retournaient au travail avec des symptômes et 76 % rapportaient un moins bon état de santé global. Conclusion : La prévalence du COVID long observée et les facteurs de risque retrouvés chez les professionnels au CHU de Rennes sont en accord avec ceux de la littérature. L’impact du COVID long sur le retour au travail n’est pas négligeable et mérite plus d’analyse afin de confronter nos données à la littérature.