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Le syndrome de Hallermann-Streiff (HSS) est un trouble du développement extrêmement rare qui se caractérise par un vieillissement prématuré, une microcéphalie, une microphtalmie, des cataractes congénitales, un nez en bec et une petite taille harmonieuse. Jusqu’à présent, aucune étude n’a pu mettre en évidence la survenue de cette pathologie ainsi quelles mutations intervenant dans l’apparition de HSS demeurent inconnues. Mon projet de thèse avait pour but de découvrir de nouveaux gènes chez des patients HSS n’ayant aucun défaut génétique connu. J’ai pu mettre en évidence quatre variants de novo dans les gènes COL3A1, MYH4, SUCNR1 et UGT2B4 chez un patient HSS et j’ai également détecté une mutation de novo dans le gène SCAF1 chez un autre patient. A l’exception de COL3A1, les gènes identifiés n’ont été associés à aucun défaut de développement et les variants retrouvés ont été prédits comme bénins par les outils in sillico. Cependant, il semble toutefois très probable que le variant de COL3A1 soit impliqué dans l’apparition de HSS, c’est pourquoi des recherches plus approfondies seront nécessaires pour confirmer sa pathogénicité. Récemment, des analyses de séquençage complet de l’exome ont révélé, chez quatre patients HSS non apparentés, les premiers variants candidats au niveau des gènes SMC2, SMC4, CHD6 et FAM111. Mon travail a eu pour but de prouver l’implication de ces gènes dans l’étiologie de HSS. J’ai démontré que ces gènes candidats étaient co-régulés aux niveaux transcriptionnel et traductionnel. De plus, j’ai établi le fait que la plupart des gènes dérégulés dans HSS avaient un rôle dans des processus liés à l’ADN, dont la ségrégation des chromosomes sœurs et la réplication de l’ADN. Mes résultats obtenus au cours de ma thèse, renforcent fortement l’implication de ces gènes dans la pathologie ainsi que la probabilité que cette dernière soit liée à la chromatine. Par ailleurs, j’ai pu montr que la diminution de la longueur des télomères ainsi que des défauts de prolifération cellulaire étaient associés à HSS, en accord avec l’aspect progéroïde du syndrome. L’ensemble de mes résultats, ont permis de mettre en évidence et pour la première fois les dérégulations génétiques survenus chez tous les patients HSS ainsi que les mécanismes physiologiques pathogènes qui sont à l’origine de son apparition.