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L’infertilité inexpliquée est caractérisée par un bilan du couple ne permettant pas d’expliquer le délai de conception. La prise en charge recommandée est de réaliser 4 à 6 cycles d’inséminations intra-utérine (IIU), puis de poursuivre en cas d’échec par des fécondations in-vitro (FIV). Le parcours peut être long et éprouvant et beaucoup abandonne en cours de traitement L’objectif de cette étude est d’analyser le devenir des couples présentant une infertilité inexpliquée après échec d’inséminations intra-utérines. Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique entre février 2008 et décembre 2014. Les couples inclus présentaient une infertilité inexpliquée et bénéficiaient d’IIU puis de FIV si échec. Le critère de jugement principal était la naissance vivante. Les couples perdus de vue étaient contactés par questionnaires. Sur les 251 couples inclus, 80 ont obtenu une naissance vivante en IIU, 91 ont été pris en charge en FIV et 80 couples ont été perdus de vue. Le compte des follicules antraux (CFA) est apparu comme un facteur prédictif de naissance vivante en IIU (CFA >20, OR 5,21 [1,34-21,9] p=0,0197). Le taux de naissances vivantes par couple en FIV était de 58,2% après une moyenne de 1,4 tentatives. Le nombre d’embryons de bonne qualité étaient significativement plus important dans le groupe obtenant une naissance vivante en FIV (6,04 +/- 3,49 versus 3,68 +/- 3,15 p=0,001), confirmé sur le modèle après sélection de variables (plus de 4 embryons, OR 36,6 p=0,00168). Parmi les 14 réponses aux questionnaires, 11 couples ont arrêté toute prise en charge en lien avec la contrainte du traitement et du suivi (82%) et l’impact psychologique (64%). Un compte des follicules antraux élevé est un facteur prédictif de grossesse en IIU versus FIV. Le nombre d’embryons de bonne qualité obtenus est un facteur prédictif de réussite en FIV. Dans notre étude, près de 48 % des couples n’ayant pas obtenu de grossesse après les IIU, ne poursuivent pas le traitement dans notre centre, probablement en lien avec le retentissement psychologique et les contraintes de la prise en charge.