Introduction : L’orientation des patients vers les soins les plus appropriés est un des objectifs majeurs de santé publique dans le cadre de la création des Services d’Accès aux Soins (SAS). Celle-ci nécessite la création de dispositifs originaux qui puissent proposer des trajectoires plus pertinentes. Dans le cas de la psychiatrie et en anticipation des SAS, une aide à la régulation spécialisée en santé mentale a été créée à Rennes. Objectif : L’objectif de cette étude est d’évaluer la pertinence des orientations proposées en régulation en examinant le devenir des patients dont la situation a été régulée avec l’aide de l’équipe de psychiatrie du SAMU Centre 15 sur les 15 jours suivant celle-ci. Cette période de 15 jours a été choisie pour représenter au mieux l’objectif d’efficacité à court terme d’une évaluation en urgence. Méthode et résultats : L’étude consiste en un examen rétrospectif des dossiers des patients dont la situation a été régulée par le SAMU Centre 15 sur la période octobre-novembre 2021. Ont été recueillies les orientations immédiates ainsi que les événements liés aux patients dans les quinze jours après leur appel : hospitalisation, recours aux structures d’urgence, recours aux structures ambulatoires, durée d’hospitalisation le cas échéant. Un total de 955 situations a été examiné, compilé et évalué afin de mettre en lumière différentes trajectoires de patients en fonction de leur adressage immédiat et de leur motif de recours. Ces trajectoires quand les patients ont été laissés sur place ou évalués initialement aux urgences sont superposables, de même que les durées d’hospitalisation lorsque des soins hospitaliers ont été nécessaires dans les quinze jours suivant l’évaluation initiale par la régulation ou les services d’urgence. Sur cette période, on note une proportion de patients laissés sur place de 39%. Une comparaison en fonction des motifs de sollicitation de l’équipe de psychiatrie du SAMU Centre 15 met en exergue l’opérabilité du dispositif notamment dans certaines situations précises telles que les troubles de l’humeur, les troubles anxieux, les troubles de la personnalité. L’évaluation directe au téléphone comme la transmission d’informations médicales sont deux missions opérantes du dispositif. Conclusion : Le dispositif d’aide à la régulation psychiatrique mis en place au sein du SAMU Centre 15 semble opérant dans la plupart des situations pour lesquelles il est sollicité. Celui-ci permet une approche interdisciplinaire et spécialisée de situations complexes, orientant les patients vers des structures adaptées et favorisant les échanges de connaissances entre les différentes équipes. Les résultats tendent donc vers la pérennisation du dispositif. Des résultats sur un nombre plus important de dossiers de régulation mais également l’évaluation de certaines typologies de situations seraient éclairants quant à l’opérabilité du dispositif face à la diversité importante des sollicitations.