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Introduction : Les tumeurs bénignes de l’ovaire représentent 80% des masses ovariennes de l’enfant et de l’adolescente. La crainte de méconnaitre un cancer fait souvent privilégier un traitement chirurgical non conservateur de l’ovaire, mais non nécessaire dans une grande majorité des cas, grevant leur pronostic de fertilité pour leur vie future. L’objectif de ce travail est de proposer un score prédictif de malignité en cas de masse annexielle pour aider à la stratégie chirurgicale. Méthode : Une étude rétrospective uni centrique portant sur 81 patientes opérées d’une tumeur ovarienne entre 1996 et 2016 avec des marqueurs tumoraux germinaux (HCG et αFP) normaux. Résultats : Les facteurs prédictifs de malignité retrouvés étaient: puberté précoce (p=0,001), taille de la lésion ≥100mm (p=0,0031), kyste multiloculaire solide (p=0,001) et marqueurs tumoraux [épithéliaux, cancer antigen (CA) 125, CA 19-9 et antigène carcinome embryonnaire (ACE)] positifs (p=0,0094). En analyse univariée, la taille de la lésion ≥100mm était associée à un risque de malignité multiplié par 8 (OR) [1,99–32,17] (95% IC) et ce risque était multiplié par 5,83 (OR) [1,58–21,5] (95% IC) si les marqueurs tumoraux étaient positifs. Nous avons établi un score prédictif de malignité à partir des variables issues de l’analyse multivariée : la taille de la lésion 7,68 (OR) [1,96–30,07] (95% IC) et le contenu anéchogène 3,63 (OR) [0,74–17,84] (95% IC). La probabilité de malignité était associée dans les groupes à bas risque, moyen risque et haut risque à : 1,3% (95%IC : 0,1–18,4), 26,2% (95%IC : 11,6-49,0) and 53,1% (95%IC: 29,1–75,8), respectivement. La sensibilité de notre score était de 100% et la spécificité de 63%. Si le score est appliqué à l’ensemble des données de notre étude, il permet d’éviter 7% d’ovariectomie. Conclusion : Ce simple score prédictif de malignité permet d’éviter un traitement non conservateur en cas de tumeur bénigne devant une masse annexielle chez l’enfant et l’adolescente.