Contrairement à celui des aliments bruts ou peu transformés, le caractère sain d’un produit transformé ou ultra-transformé n'est pas directement perceptible par le consommateur. Or ces produits transformés et ultra-transformés sont dominants dans l’offre alimentaire actuelle. Mieux comprendre la nature de la salubrité alimentaire perçue (SAP) de tels aliments ainsi que les éléments qui contribuent à la façonner est donc crucial tant d'un point de vue théorique, que managérial et sociétal. Pour y contribuer, cette recherche débute par une revue intégrative de la littérature consacrée à la SAP, à ses antécédents et conséquences puis développe une étude mixte qualitative- quantitative, au Brésil. L’étude qualitative auprès de 56 consommateurs révèle que la SAP est protéiforme, se manifestant à travers cinq volets : SAP originale, SAP nutritionnelle, SAP identitaire, SAP visuelle et SAP par influence. Une étude quantitative par expérimentation auprès de 1120 consommateurs manipulant le matériau du packaging, le degré de transformation du produit et les allégations figurant sur le packaging met en évidence que des combinaisons particulières d’éléments extrinsèques et intrinsèques au produit influencent davantage la SAP qu’une pléthore d’éléments. L’apposition d’une date limite de consommation courte sur la face avant du packaging apparaît comme un amplificateur de la SAP et de la fraîcheur alimentaire perçue.