Introduction : La prise en charge de la santé sexuelle est une discipline difficile de la médecine générale, il s’agit pourtant d’un enjeu de santé publique majeur qui, malgré les outils déjà à disposition, évolue peu en France. Face à cette problématique un nouvel outil à été mis en place en Novembre 2017 par les pouvoirs publics : la cotation « Consultation Contraception et Prévention » (« CCP »). Il s’agit d’une consultation dédiée aux jeunes femmes de 15 à 18 ans, prise en charge à 100% en tiers payants intégral, côté à 46 euros. Elle a pour but d’inciter et d’améliorer la prise en charge de la santé sexuelle des adolescentes. Cette thèse à pour objectif de mieux comprendre l’utilisation et l’utilité d’une cotation spécifique dans la prise en charge de la santé sexuelle des adolescentes. Méthode et Matériel : Cette étude qualitative a été menée de Janvier à Décembre 2020. Un échantillonnage théorique a été effectué et le recueil des données s’est fait via l’enregistrement de focus groupes et d’un entretien semi-dirigé. Le codage a été effectué de manière indépendante par les deux chercheurs puis comparé aux données de la littérature. Conclusion : La cotation « CCP » est un nouvel outil imparfait et incomplet dans la prise en charge de la sexualité des adolescents. La sexualité est en effet un tabou sociétal qui est difficile à aborder, cependant la société évolue et la médecine doit évoluer avec la société. Inclure les sciences sociales dans la formation des médecins semble indispensable pour mieux comprendre les dynamiques en jeux et améliorer la prise en charge des adolescents mais également de l’ensemble des patients. Cette évolution de la médecine générale doit passer par une modification de la rémunération des médecins afin de prendre en compte la complexité sans cesse croissante de la médecine. Une cotation n’est pas la solution mais fait partie des outils nécessaire à l’évolution dans la prise en charge de la santé sexuelle. D’autre éléments semblent nécessaires et se développent en France : la pluridisciplinarité (via les MSP notamment), le rôle de l’Etat, des médias et des associations locales. L’enseignement dès le plus jeune âge concernant des domaines comme la sexualité mais également la formation médicale initiale et continue sont autant d’éléments qui doivent être pris en compte afin d’améliorer la prise en charge les patients dans leur ensemble mais également au niveau individuel.