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Contexte et objectif : De nombreuses études mettent en évidence les effets que peuvent avoir les polluants de l'air intérieur sur la santé. Il existe à ce jour peu de recommandations permettant d'aider la population à adopter des comportements visant à limiter ces expositions. L'objectif de ce travail est de réaliser une revue de littérature afin de recenser de façon exhaustive l’ensemble des interventions menées en population, cherchant à réduire l’exposition à un polluant domestique ou de l’air intérieur. Pour chaque étude incluse, est observée la technique de réalisation et jugée l’efficacité de la démarche d’intervention sur la réduction du risque. Enfin, le rôle de l’acteur de soin primaire y est appréhendé. Méthodes : Cette revue systématique de littérature est basée sur les critères PRISMA. Les bases de données Pubmed et Cochrane ont été interrogées. Nous avons ciblé les études interventionnelles entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2017, concernant les polluants de l'environnement intérieur : arsenic, composés bromés, chlorés, fluorés, cadmium, composés organiques volatiles, mercure, nickel, paraben, phénol, phtalates, plomb. Les articles dont l’abstract ou le texte complet après recherche n’étaient pas disponibles ont été exclus. Deux examinateurs indépendants ont réalisé une sélection puis une lecture complète des articles retenus. Résultats : Nous avons inclus 132 études à partir des 1450 titres initiaux. 99 proposaient, pour neuf des douze polluants étudiés, une ou des interventions réduisant pour la plupart le risque d’exposition. Il s’agissait de stratégies environnementales (provision de matériel, réaménagement de l’habitat), d’actions éducatives cherchant à faire adopter des modifications comportementales, ou une combinaison des 2. Les paramètres sanitaires (prélèvement biologique, prévalence de symptômes ou maladie…), la mesure de niveau d’exposition dans l’air ou sur des surfaces, ou une modification du comportement étaient observés. Le rôle de l’acteur de soin primaire n’était pas prépondérant. Conclusion : Des actions d’éducation préventives ciblées couplées à des stratégies environnementales, sont possibles et peuvent se montrer efficaces dans la réduction du risque environnemental sur la population générale. La place de l’acteur de soins primaires, maillon d’articulation entre les autorités publiques véhiculant des messages de sensibilisation et les individus à impliquer régulièrement et activement, rend facilement applicables ces interventions à ce niveau ; elles restent encore insuffisantes