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La cirrhose est un facteur de risque de cholangiocarcinome intrahépatique (iCC). Cependant, sa prévalence exacte est incertaine et son impact sur la prise en charge de la maladie à un stade avancé n'est pas établi. Nous avons effectué une analyse rétrospective des patients traités par chimiothérapie systémique pour un iCC avancé en première intention dans deux centres tertiaires de référence en cancérologie. La cirrhose a été diagnostiquée sur la base d'au moins un élément avant tout traitement : diagnostic anatomopathologique, taux de plaquettes < 150 G/L, hypertension portale et/ou foie dysmorphique à l'imagerie. Dans la cohorte de patients (n=287), 82 (28,6 %) avaient une cirrhose (45 sur la base d'un diagnostic anatomopathologique). Les patients atteints de cirrhose ont présenté plus de toxicité hématologique de grade 3/4 (44% contre 22%, respectivement, p=0,001) et non hématologique de grade 3/4 (34% contre 14%, respectivement, p=0,001) que les patients sans cirrhose. La survie globale était significativement plus courte chez les patients atteints de cirrhose : médiane de 9,1 mois contre 13,1 mois pour les patients non atteints (HR = 1,56 [95% CI : 1,19-2,05]) ; p = 0,002), confirmée par l'analyse multivariée (HR = 1,48 [95% CI : 1,04-2,60] ; p=0,028). La cirrhose était relativement fréquente chez les patients atteints d'un iCC avancé et était associée à une augmentation de la toxicité induite par la chimiothérapie ainsi qu’à une survie globale plus courte. Une recherche systématique de la présence d’une cirrhose ainsi que sa prise en compte dans la stratégie thérapeutique est donc recommandée.