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Archéologie et archéométrie
/ 04-04-2014
David Rémi
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Comprendre la complexité des relations entre nature et sociétés a toujours constitué un défi pour les recherches dans le domaine de l'environnement. A l'ère de la compilation de données dans de nombreuses disciplines, la modélisation constitue l'une des options les plus attractives pour comprendre et traduire les évolutions du milieu naturel. Les objectifs principaux de ce travail de recherche sont 1) de restituer la structure du couvert végétal régional et d'en retracer les évolutions au cours de l'Holocène au sein de deux régions du nord-ouest de la France, le Bassin parisien et le Massif armoricain, et 2) de les interpréter en termes de relations entre les sociétés pré- et protohistoriques et leur milieu naturel. Pour cela, nous avons mis en place une démarche méthodologique visant à 1) redéfinir le cadre chronologique des séquences polliniques rassemblées pour les deux régions, 2) tester, adapter puis appliquer un modèle de reconstitution quantitative du couvert végétal, 3) définir une histoire de la végétation estimée relative à chaque aire géographique modélisée, 4) comparer ces histoires régionales et 5) les confronter aux informations disponibles en matière de densités de sites archéologiques et de proximité de ces sites aux points de sondages polliniques. Des cadres structurant l'évolution du couvert végétal pour chacune des deux régions étudiées ressortent les grandes étapes de la mise en place des paysages au cours de l'Holocène. Des spécificités régionales ont cependant pu être identifiées, tant en matière de chronologie de l'évolution de la végétation estimée qu'en matière de proportions relatives des taxons présents. Une certaine singularité doit donc être reconnue à l'évolution des paysages holocènes de chacune de ces deux parties du nord-ouest de la France. On remarque notamment des dynamiques et des niveaux d'anthropisation tout à fait distincts entre Bassin parisien et Massif armoricain de la fin du Mésolithique à celle du Néolithique. A l'inverse, on retrouve de part et d'autre une certaine similarité entre les proportions estimées des taxons marqueurs d'anthropisation entre la fin du Néolithique et celle de l'âge du Bronze. Des liens évidents entre les variations de l'impact anthropique enregistré et celles de la densité des occupations reconnues ont par ailleurs pu être observés.
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Archéologie et archéométrie
/ 01-10-2014
Audouard Lorena
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Le sujet de cette thèse est d’aborder le fonctionnement économique des premières sociétés agro-pastorales dans les domaines insulaires de la façade Manche/Atlantique de la France, de la fin du Mésolithique au début de l’âge du Bronze. Les ressources des îles, à la fois limitées (surface exploitable réduite, gestion cynégétique complexe) et diversifiées (ressources terrestres et maritimes) ont-elles entraîné une adaptation des modes de vie ? Les populations ont-elles subi leur environnement ou ont-elles dépassé les contraintes grâce à un dynamisme de contacts et d’échanges ? Ces questionnements sont abordés par le biais des informations fournies par l'industrie lithique de plusieurs sites insulaires, dont les modalités d'approvisionnements en matières premières et les caractéristiques sont systématiquement comparées aux données disponibles sur les proches sites continentaux. Cette approche permet de cerner l'existence ou l'absence de particularismes insulaires, puis de mesurer le degré d'insertion des populations îliennes au sein des réseaux d'échanges à plus ou moins longue distance de matières premières. La présence de matières premières exogènes (telles que le silex du Cinglais ou encore le silex du Turonien supérieur de la région du Grand-Pressigny) sur certaines îles révèle l'existence de contacts entre communautés continentales et insulaires, ces dernières apparaissant comme ouvertes aux influx extérieurs. L'ensemble de ces informations sont remises en perspective grâce aux données fournies par d'autres productions matérielles (le mobilier céramique notamment). Il est alors possible de percevoir les interactions qui se sont maintenues du Néolithique au début de l’âge du Bronze entre les habitants de la côte et les îliens, et de mettre en valeur des disparités entre les îles.
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Archéologie et archéométrie
/ 12-11-2014
Steelandt Stéphanie
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Cette étude présente les caractéristiques des ressources ligneuses actuelles et archéologiques trouvés sur la côte ouest du Nunavik et documente leur collecte, exploitation et origine. L'étude de 1573 bois flottés provenant des plages d'Ivujivik, Akulivik, Inukjuak et Umiujaq révèle que ces derniers étaient moins nombreux, de plus petites tailles et plus dégradés dans les aires les plus au nord. Huit taxons ont été identifiés sous microscope. L'épinette était le taxon le plus abondant, suivi du saule, du mélèze, du peuplier et de l'aulne. Le cèdre blanc, le bouleau blanc et le sapin baumier étaient également présents mais extrêmement rares. La composition des 293 bois archéologiques, 550 charbons et 11 artefacts en bois provenant de 11 sites archéologiques dans les quatre zones d'études n'était guère différente. Des charbons de pin rouge ou pin sylvestre et de châtaignier, importés, ont néanmoins été découverts dans un site archéologique à Ivujivik. De plus, de nombreux charbons d'éricacées probablement locaux ainsi que du chêne ont été trouvés dans les sites archéologiques aux alentours d'Umiujaq. La présence du cèdre blanc et du bouleau blanc dans les amas de bois flottés actuels et archéologiques témoignent d'une origine des bois au sud et sud-est de la Baie de James, ce qui est également appuyé par les études comparatives et interdatations des largeurs moyennes de cernes de croissance. Des entrevues avec 27 Aînés dans les quatre villages révèlent que le vocabulaire du bois était plus diversifié dans les villages les plus méridionaux. Les arbustes étaient coupés en automne et utilisés pour la confection de matelas ou pour le feu. Les plus gros bois étaient prioritairement utilisés pour la construction des bateaux, des kayaks et traîneaux. A Ivujivik, les bois flottés étaient principalement collectés l'été par bateau autour des îles. Plus au sud, les gros bois étaient collectés ou coupés l'hiver puis rapportés par traîneaux à chiens. Finalement, les expérimentations visant à différencier chimiquement un bois flotté d'un bois coupé pour en déduire le mode de collecte des gros bois archéologiques, ont montré un plus fort enrichissement en sodium dans les bois immergés. Des analyses en composantes principales (ACP), basées sur les concentrations relatives des cations, montrent que les données des bois immergés et des bois secs peuvent être séparés en deux groupes. La complémentarité de ces recherches xylologiques, anthracologiques, radiométriques, dendrochronologiques, sociales et chimiques sur les ressources ligneuses au Nunavik apporte des connaissances inédites sur cette matière première fondamentale dans la vie quotidienne des Inuits et de leurs ancêtres.
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Archéologie et archéométrie
/ 10-12-2014
Pioffet Hélène
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Ce travail de thèse s'intègre dans le vaste débat de la néolithisation de la Grande-Bretagne et de l'Irlande (c. 4000 BC - 3500 BC). La question des liens entre les Îles Britanniques et le continent semblent aujourd'hui indéniables. Toutefois les modalités d'apparition et de développement du Néolithique sont, elles, encore mal connues. La présente étude porte sur l'analyse de la culture matérielle et plus particulièrement sur les productions céramiques, à partir d'un échantillonnage effectué à la fois en Grande-Bretagne, en Irlande, et sur le proche continent. Par ailleurs un pan analytique, jusqu'ici quelque peu délaissé dans les Îles Britanniques, a été mis à profit : l'étude technologique des productions céramiques. Deux interrogations majeures ont été formulées quant à l'arrivée et au développement des productions céramiques. La première concernait la détermination de styles de productions sur l'archipel et l'apparition d'identités culturelles liées à des traditions potières. La deuxième visait à identifier des aire(s) d'influences continentales à l'origine des productions de l'archipel. Les résultats obtenus, selon une approche multi-focale, tendent à illustrer deux grandes aires d'influences durant les premiers siècles du Néolithique (entre c. 4000 et 3700/3650 cal BC), d'une part sur la façade atlantique et l'ouest de la Manche, et d'autre part sur la façade de la Mer du Nord et l'est de la Manche. Ces grandes aires d'influences renseignent alors sur les modalités de néolithisation, vraisemblablement différentielles entre une façade occidentale et une façade orientale. Plus tard, les productions céramiques se régionalisent, développant des thèmes décoratifs pour certaines très élaborées (entre c. 3700/3650 et 3300/3200 cal BC) ; paradoxalement ces productions développent pour la plupart les mêmes codes stylistiques servant à les individualiser les unes des autres, mettant ainsi en exergue une nette accentuation des transferts de savoir-faire, à travers des réseaux d'échanges de plus en plus prégnants.
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Archéologie et archéométrie
/ 25-02-2015
Mougne Caroline
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Ce travail porte sur l'utilisation et l'exploitation des invertébrés marins (mollusques, crustacés et échinodermes) durant la Protohistoire sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique en France. Il repose sur l'inventaire de 197 sites ayant livré ce type de faune. 32 ont fait l'objet d'une étude archéomalacologique, dont 17 dans le cadre de cette thèse. Les résultats obtenus permettent d'aborder des thématiques variées, comme les environnements exploités, l'économie de subsistance (mode alimentaire, spécificité géographique, réseau d'échange), l'artisanat (teinture, parure, matériau de construction, etc.) et les pratiques funéraires et cultuelles (dépôt, repas rituels). L'étude des invertébrés marins contribue ainsi à une meilleure compréhension des systèmes socio-économiques et culturels des communautés littorales et continentales durant la Protohistoire.
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Archéologie et archéométrie
/ 30-06-2015
Donnart Klet
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Le macro-outillage est un outillage en pierre dont les supports sont bruts ou peu façonnés. Il est traditionnellement exclu des études de l’industrie lithique taillée et il en résulte une certaine méconnaissance de ce mobilier. Cette thèse tente de combler cette lacune dans l’Ouest de la France, du Néolithique ancien à l’âge du Bronze ancien. Sur la base d’une vingtaine d’assemblages fournissant un corpus de près de 3000 pièces, la typologie de cet outillage est d’abord établie. Une quarantaine de types d’outils sont ainsi décrits et interprétés, avec plus ou moins de précision selon la quantité et la qualité des données disponibles. La démarche est ensuite constamment transversale, pour interroger cet outillage sur un maximum d’aspects des premières sociétés agropastorales. Suivant le déroulement de la chaîne opératoire, une approche technofonctionnelle documente la conception et la gestion de cet outillage. Le macro-outillage se révèle être un sous-système technique cohérent, avec des stratégies adaptées aux ressources et aux besoins, de bonnes connaissances techniques et une grande importance économique. Une première approche chronoculturelle aboutit à des résultats mitigés, d’abord en raison d’une documentation relativement insuffisante comparée à l’étendue de l’espace-temps considéré dans ce travail, mais aussi parce qu’il s’agit d’un mobilier très faiblement empreint de caractères culturels. La géographie apparaît comme un facteur de variation plus important, le macro-outillage étant adapté tant aux ressources qu’aux besoins locaux. Les déterminismes environnementaux sont cependant peu marqués, les hommes ayant toujours pu effectuer des choix en fonction de critères techniques et fonctionnels, plus déterminants. Le macro-outillage se place ainsi à l’interface entre l’homme et son environnement et constitue un excellent marqueur économique.
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Archéologie
/ 16-11-2015
Jacquier Jérémie
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Après une simplification significative des méthodes de débitage durant l'Azilien, rompant progressivement avec les normes magdaléniennes, le retour au cours du Dryas récent à des productions lamino-lamellaires élaborées marque un tournant abrupt dans la tradition lithique. Bien qu'un certain flou pèse sur la chronologie des événements, les recherches menées depuis quelques années autour des industries de la transition Pléistocène-Holocène permettent de bien cerner les transformations survenues dans les modalités et les objectifs des productions lithiques. En revanche, malgré le fait que les interrogations des chercheurs soient largement orientées vers des reconstitutions d'ordre palethnographiques, les finalités fonctionnelles des outils, leur modalité d'emploi et les chaînes opératoires dans lesquelles ils sont impliqués restent des thèmes de recherche très peu abordés. C'est afin de pallier ce manque que nous avons exploré ces questions à travers l'analyse tracéologique des industries lithiques de deux sites du nord-ouest de la France issus d'opérations récentes (Le Buhot à Calleville, Eure ; La Fosse à Villiers-Charlemagne, Mayenne). L'apport de ce travail est appréciable à différentes échelles spatio-temporelles. Sur le temps court, les résultats obtenus révèlent des contrastes saisissants entre les occupations, tant au regard des activités menées par l'intermédiaire des outils que de l'économie des produits des débitages, et enrichissent le modèle de complémentarité des sites déjà proposé. Sur le temps long, le croisement des données fonctionnelles acquises ces trente dernières années entre l'Azilien et le premier Mésolithique et les autres données du registre archéologique permet de discuter des inflexions dans les systèmes techniques et les économies préhistoriques.
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Archéologie et archéométrie
/ 06-12-2016
Cousseau Florian
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La recherche mégalithique récente sur les tumulus néolithiques dans l'ouest de la France s'intéresse de plus en plus à l'architecture dans son intégralité. Cependant, nos connaissances restent inégales. Les données architectoniques, liées au chantier de construction, sont quasi inexistantes comparées aux données architecturales, sur les aspects formels et ornementaux. De même, les deux sont plus nombreux pour les blocs de gros module (orthostates et tables de couverture) que pour les maçonneries en pierre sèche qui composent pourtant majoritairement les masses tumulaires. Cette thèse a donc pour but d'équilibrer et d'améliorer notre compréhension de ces architectures grâce au développement d'une méthodologie adéquate à la lecture de l'ensemble des élévations. Elle adapte l'archéologie du bâti, utilisée pour les édifices historiques, aux principes de l'architecture mégalithique. Son application comprend deux étapes. La première concerne des édifices de plan circulaire, peu étudiés. Les sites examinés sont le cairn III du tumulus C de Péré à Prissé-la-Charrière (Deux-Sèvres), l'édifice B de la nécropole de la Boixe à Vervant (Charente) et la Motte de la Jacquille à Fontenille (Charente). Cette étape aboutit à une synthèse globale sur les tumulus de ce type. La deuxième étape vise à comprendre l'évolution à la fois architectonique et architecturale des édifices mégalithiques. Elle inclue l'étude du tumulus de Carn à Ploudalmezeau (Finistère), ainsi que celle du long tumulus sud de Barnenez à Plouezoc'h (Finistère), tous deux mis au jour par P.-R. Giot, dont les fouilles laissaient supposer des phasages complexes. De plus, ces deux édifices contiennent la quasi-totalité des voûtes en encorbellement en bon état dans l'ouest de la France, ouvrant un axe de recherche particulier sur ce type de couverture.La synthèse des études architecturales de ces différents sites permet un bilan sur l'approche méthodologique des architectures mégalithiques, et amène des discussions et des perspectives d'études sur les temps de la construction et l'évolution architecturale pour l'ensemble du mégalithisme dans l'ouest de la France. Cette synthèse offre également une nouvelle vision des sociétés néolithiques qui ont commandé, construit, utilisé, aménagé et abandonné ces architectures.
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Archéologie et archéométrie
/ 30-06-2017
Gouézin Philippe
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Le mégalithisme est l'expression architecturale monumentale d'un ensemble de sociétés qui ont édifiées des structures funéraires et des pierres dressées. La genèse du mégalithisme, phénomène humain de la fin de la préhistoire, puise ses origines dans de multiples conjugaisons des différents courants de la néolithisation aux traditions variées, aux influences géographiques parfois lointaines, aux époques différentes. La combinaison de nombreux éléments sociaux de ces sociétés agro-pastorales a généré des générations d’architectes bâtisseurs et contribué à mettre en œuvre une diversité architecturale La volonté de mise œuvre des maisons des morts au même niveau que les maisons des vivants semble répondre à des critères sociaux et culturels. Une perception visuelle actualisée des mégalithismes, adaptée aux récentes thématiques développées amène un fil conducteur original d’étude de plusieurs mondes qui se sont combinés. L’état des connaissances depuis le milieu du XXème siècle a permis une appréhension différente des mégalithismes : - dans les années 1980, une connaissance plus complète des masses tumulaires et leurs liens étroits avec les chambres sépulcrales (Joussaume, 1997, 1999, 2003 ; Joussaume et al. 2006). - dans les années 2000 une prise en compte de l’histoire des monuments (Joussaume et al. 2006 ; Laporte, 2010 ; Laporte et al. 2004, 2011). - de nos jours, une appréhension différente des articulations entre les pierres dressées, les tumulus et les chambres sépulcrales (Laporte, 2015 ; Laporte et al. 2011). Le processus de cette monumentalisation architecturale a souvent fait l’objet d’études distinctes, les espaces sépulcraux et les pierres dressées servant de bases à deux axes de recherches séparées. Seule l’étude des stèles en remploi avait fait l’objet d’une attention particulière (L’Helgouac’h, 1983 ; Cassen, 2009b) et d’un rapprochement des deux dispositifs. Ce n’est que récemment que la complémentarité entre les espaces sépulcraux et les pierres dressées a réellement été proposée (Laporte, 2015b). Disposant d’un important corpus actualisé des mégalithes du département du Morbihan, il a donc été proposé de développer dans cette thèse cette notion de complémentarité entre les différents dispositifs qui constituent les mégalithismes. Les hypothèses formulées sont de démontrer que les processus de monumentalisation sont issus d’un croisement architectural entre les pierres dressées, les espaces sépulcraux et les masses tumulaires. Nous tenterons également de montrer les liens étroits qui semblent se dessiner entre trois mondes très différents mais intimement liés (le monde des vivants, le monde des morts et le monde naturel).
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Archéologie et archéométrie
/ 04-07-2017
Ravon Anne-Lyse
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La variabilité des assemblages du Paléolithique inférieur dans l'ouest de l'Europe nourrit les débats actuels quant à leur relation avec les flux de populations, dans le contexte des changements environnementaux et paléogéographiques. Le faciès technique du Colombanien, localisé sur la façade atlantique bretonne, illustre cette variabilité. Selon la littérature, il diffère de l'Acheuléen, dominant dans les régions voisines, notamment par l'absence de bifaces. L'industrie du site de Menez-Dregan I (Plouhinec, Finistère) en constitue l'exemple dont le contexte géologique et paléoclimatique est le mieux documenté. Ce site a livré des traces de foyer qui sont parmi les plus anciennes d'Europe, ainsi qu'un abondant matériel, qui, dans les niveaux supérieurs, offre les prémices de la transition du Paléolithique inférieur vers le Paléolithique moyen. L'analyse des caractères techniques et typologiques des assemblages lithiques issus des couches 9 à 4 permettra de retracer l'évolution des stratégies d'approvisionnement et des comportements techniques et de replacer ce site dans le contexte régional et européen. La contemporanéité d’assemblages sans pièces bifaciales et à pièces bifaciales est attestée en Europe dès 700 ka. Si la plupart des sites européens présentent des assemblages à pièces bifaciales, les gisements à niveaux sans bifaces sont également assez nombreux. L’interstratification des niveaux à et sans pièces bifaciales sur certains sites est parfois interprétée comme le témoignage d’occupations liées à des activités spécialisées différentes, des matières premières différentes, ou des groupes humains aux traditions culturelles ou techniques différentes. De récentes publications de synthèse font état de la question : l’hypothèse de la coexistence de groupes humains aux traditions techniques différentes y est discutée, sur la base de modalités de débitage communes et d’utilisations similaires des territoires. Ainsi, seule la présence ou l’absence de bifaces tend à différencier ces occupations. Le travail engagé ici s’inscrit dans la lignée des études antérieures, mais a été entrepris dans le but de définir les systèmes techniques mis en œuvre au Paléolithique ancien dans l’ouest armoricain. Il permet ainsi de présenter des données nouvelles afin de caractériser les industries lithiques des sites dits « colombaniens ». Il ressort de notre étude que si le contexte paléogéographique et géologique ainsi que le type de gisement explique une certaine variabilité dans la composition des assemblages, cela n’explique pas les traditions techniques, et notamment la présence ou l’absence de pièces bifaciales ou de large cutting tools (LCTs). Si le type d’activité peut alors être mis en cause pour expliquer cette variabilité, une fréquentation répétée sur un même site, dans un contexte paléoenvironnemental globalement similaire, comme c’est le cas à Menez Dregan I indiquerait une visite régulière de groupes humains aux traditions techniques différentes, comme cela est aussi le cas sur d’autres gisements. Nous aboutissons ainsi à une révision du faciès Colombanien, qui s’avère être une variante régionale de l’Acheuléen. Ces résultats confrontés aux données paléoclimatiques et paléogéographiques contribuent à mieux comprendre la dynamique de peuplement de ce Finistère eurasiatique au Pléistocène moyen.
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