Introduction Les chimiothérapies intensives associées à l’autogreffe de cellules souches sont une arme thérapeutique fréquemment utilisé en oncologie pédiatrique. Chez les patients adultes, un nombre de CD34+ circulants supérieur à 20/L est associé à un recueil suffisant de cellules souches hématopoïétiques et l’existence de facteurs associés à l’échec d’un recueil a été démontrée. Il n’existe pas de recommandations pour les patients pédiatriques. Le but de cette étude est de déterminer si seul le nombre de CD34+ circulants la veille de l’aphérèse permet de prédire le succès d’une cytaphérèse en pédiatrie. Méthodes Nous avons étudié rétrospectivement tous les patients pédiatriques ayant bénéficié d’une cytaphérèse en vue d’une autogreffe au CHU de Rennes de 2010 à 2019. Le succès d’une cytaphérèse a été défini par un recueil supérieur à 3x106 CD34+/kg. Les groupes « succès » et « échecs » ont été comparés. Des courbes ROC ont été réalisées pour déterminer le seuil minimal de CD34+ circulants associé au succès. Résultats 105 patients consécutifs ont bénéficié de 122 procédures de cytaphérèse. Il s’agissait d’un succès dans 81% des cas (99 procédures) et d’un échec dans 19% des cas (23 procédures). Il existe une corrélation positive entre le nombre de CD34+ circulants et le nombre de CD34+ recueillis. Un seuil de CD34+ circulants > 13/L à J-1 permet de prédire un recueil d’au moins 3 x 106 CD34+/kg avec une VPP de 94,8% et une VPN de 51,4%. Pour les enfants âgés de moins de 6 ans, l’association de la pente d’augmentation du nombre de leucocytes dans les 5 jours précédents le recueil au nombre de CD34+ circulants à J-1 permet d’améliorer la prédiction de succès. Il n’a pas été retrouvé d’autres facteurs influençant le succès ou l’échec d’une cytaphérèse (pathologies, sexe, rechutes). Conclusion : Le nombre de CD34+ circulants à J-1 est un facteur prédictif du succès d’une cytaphérèse chez les patients pédiatriques. Le seuil minimal permettant un recueil suffisant est inférieur à celui de la population adulte. Ce paramètre est cependant insuffisant chez les patients âgés de moins de 6 ans pour récuser une cytaphérèse, et doit être associé à l’étude de la cinétique d’augmentation des leucocytes dans les jours précédents la cytaphérèse.