Les syncytines sont des glycoprotéines d’enveloppe d’origine rétrovirale qui ont été co-optées chez les vertébrés suite à des infections virales pour un rôle bénéfique qu’elles apportent à leur hôte dans différents processus impliquant des mécanismes de fusion cellulaire : dans le développement du placenta, lors de mécanismes de régénération musculaire ou lors de la différenciation des ostéoclastes. Elles ont également été retrouvées comme étant impliquées en pathologie : dans certains cancers, en cas de pré-éclampsie ou encore dans le cas de la sclérose en plaques. Les syncytines sont des glycoprotéines possédant des propriétés fusogéniques et immunosuppressives, et nous avons voulu explorer leur utilisation dans le cadre du pseudotypage de vecteurs lentiviraux dérivés du VIH-1. Ces vecteurs sont des outils de transfert de gènes permettant l’intégration stable d’un transgène dans les cellules transduites. La glycoprotéine d’enveloppe conditionne le tropisme cellulaire de ces vecteurs. Nous avons montré pour la première fois qu’il est possible de pseudotyper des vecteurs lentiviraux avec la syncytine murine A, les particules produites sont infectieuses et permettent de manière inattendue une transduction des lymphocytes B. Ces vecteurs pourront nous permettre de réaliser de nouveaux modèles d’études immunologiques et d’envisager à long terme de nouvelles applications en thérapie génique.