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Introduction : Le maintien en emploi des salariés constitue une priorité nationale en santé au travail. Le contexte actuel est à l’augmentation des limitations d’activité due au vieillissement de la population et à l’allongement des parcours professionnels. C’est dans cette optique que l’AST 35 a renouvelé en 2018 le fonctionnement de sa Cellule de maintien dans l’emploi (CMDE). L’étude des données et variables des salariés présentés en CMDE a pour but d’identifier les profils des travailleurs en situation de maintien dans l’emploi (MDE) et de mettre en évidence d’éventuels indicateurs de MDE. Matériel et méthodes : Les données des salariés présentés en CMDE sont recueillies sous la forme d’un questionnaire, dont les variables sont collectées dans un tableur Excel® par la personne ressource de la CMDE. Nous avons conduit une étude rétrospective, unicentrique, descriptive sur l'ensemble des dossiers présentés durant l’année 2019. Le devenir des salariés à un an a été recueilli par la même personne ressource auprès des médecins du travail qui sont en charge du suivi de leurs salariés. Les variables du devenir à un an ont été traitées de la même manière que précédemment. Résultats : Durant l'année 2019, 81 salariés ont été présentés à la CMDE de l’AST 35. La majorité d'entre eux était des femmes, avait un âge compris entre 40 et 59 ans, avait un statut de travailleur handicapé, avait un niveau d'études CAP/BEP/DNB ou 5e et était adressée pour un trouble de l'appareil locomoteur. Ces salariés ont été principalement adressés vers CAP Emploi/SAMETH ou la CARSAT. À un an, parmi les salariés dont le devenir a pu être recensé, 55,7 % sont en emploi et 44,3 % ne le sont pas. Notre étude ne met pas en évidence de variabilité du maintien en emploi concernant la plupart des indicateurs (sexe, âge, statut travailleur handicapé, orientation). Nous mettons cependant en avant qu’un moindre niveau d’étude (CAP/BEP/DNB ou 5e) est significativement corrélé à un moins bon maintien dans l’emploi (p = 0,042), et que les salariés adressés pour une pathologie de l’appareil locomoteur semblent être plus en emploi à un an (p = 0,063). Conclusion : Le profil des salariés adressés est similaire à celui des études du même type. La majorité des indicateurs étudiés ne semblent pas influencer significativement le maintien dans l’emploi. Nous mettons en évidence que la pathologie d’adressage et le niveau d’étude sont des facteurs impactant significativement le maintien en emploi. D’autres indicateurs ont montré leur intérêt à travers la littérature concernant le MDE (la taille de l’entreprise, l’ancienneté au sein de l’entreprise, l’ambiance de travail, la prescription et la durée d’un arrêt de travail initial notamment). Il semble pertinent d’inclure ces indicateurs au questionnaire « Soutien MDE ».