La réduction des risques (RDR) des consommations de produit en milieu festif est pertinente dans la démarche de prévention. Cette démarche à destination des participants à des événements festifs est pratiquée depuis le début des années 2000 par des équipes bénévoles en France. Ces collectifs interviennent notamment lors d’événements de musique électronique pure (légaux comme les Rave parties, ou illégaux comme les Free parties). Notre étude se propose de comparer l’insertion professionnelle des personnes rencontrées à l’occasion de fêtes techno et la population française en générale avec les études INSEE, ESPAD et ESCAPAD récentes. Les caractéristiques socio-démographiques et les consommations de notre échantillon ont été étudiées à la lumière d’autres populations festives (festivals bretons et la scène électronique du Benelux). Il s’agit d’une étude prospective par questionnaire anonyme à questions ouvertes et fermées. Une partie des participants à des soirées de musique électro-techno dans la région bretonne a été incluse à partir de l’âge de 16 ans (soit l’âge de début de cursus professionnalisants tel que le CAP ou le BEP) après avoir recueilli leur accord oral. Le critère de jugement principal était l’insertion professionnelle. Le critère secondaire était la consommation de substances psychoactives tel que l’alcool et le cannabis. Entre le 21 février 2016 et le 16 septembre 2017, 31 personnes interrogées ont été incluses : 21 personnes lors de rave patries et 10 lors de free parties. Le sex ratio était de 2 hommes pour une femme. L’âge moyen des répondants était de 21,7 ans et 80% des personnes avaient strictement moins de 25 ans. Tous les niveaux d’étude étaient présents du brevet de collège au bac plus 5. Il y avait un peu plus de 16% de chômeurs, 29% de salariés et près de 55% d’étudiants. Pour le critère de jugement secondaire :16 personnes consommaient régulièrement de l’alcool (22,4 ans en moyenne), dont 15 avec une consommation au moins mensuelle. Vingt-trois consommaient du cannabis (18,25 ans en moyenne) dont 12 avec une consommation quotidienne ou presque. Vingt personnes interrogées sur 31 ont vécu au moins 10 alcoolisations ponctuelles importantes l’année passée. Ces événements festifs donnent l’occasion aux participants de consommer des produits. Les participants semblent insérés professionnellement et le reconnaissent eux-mêmes. Ces événements festifs apparaissent comme un véritable fait de notre société qui implique un grand nombre d’acteurs et permettent à des équipes formées en réduction des risques de rencontrer les consommateurs sur leur lieu de consommation afin de les informer. Cette information concerne aussi le médecin du travail qui dédie pleinement sa pratique médicale à la prévention des risques sur le site de l’entreprise et à l’occasion du travail.