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L'expérience des différents épisodes de défaillance bancaire à travers le monde, notamment celle qu'occasionna aux Etats-Unis d'Amérique et dans d'autres économies, la crise des subprimes, montre que la défaillance bancaire a des conséquences néfastes sur l'économie. Même la défaillance d'une seule banque peut causer un coût élevé pour l'économie. Elle peut, entre autres, occasionner une panique bancaire, réduire les activités économiques, augmenter le déficit budgétaire. Puisque la défaillance bancaire fait supporter des coûts élevés à l'économie, il est important d'identifier les facteurs qui l'expliquent, afin de pouvoir la prévenir. L'un des facteurs macroéconomiques de la défaillance bancaire que l'on retrouve dans la littérature est la croissance des taux d'intérêt. Or, lorsque la banque centrale applique une politique monétaire restrictive, une augmentation des taux d'intérêt en découle. Dans ce cas, une politique monétaire restrictive peut être un facteur de défaillance bancaire. Cependant dans les pays en développement, la vente de bons du trésor par la banque centrale, dans le cadre d'une politique monétaire restrictive constitue une source alternative de profit pour les banques. Si cette politique rend les banques efficientes à maximiser leur profit, alors, réduit-elle la défaillance bancaire dans les pays en développement ? Pour répondre à cette question, nous considérons le cas d'Haïti où la vente de bons par la banque centrale constitue une source alternative de profit pour les banques. Nous présentons un modèle théorique relatif aux pays en développement. Ce modèle montre que bien que son impact soit plus important sur les banques inefficientes à maximiser leur profit, une politique monétaire restrictive augmente le niveau de défaillance des banques efficientes aussi bien que celui des banques inefficientes. Pour mesurer l'efficience bancaire, nous estimons un modèle d'analyse des frontières stochastiques de la forme translog. Puis, nous construisons un indice de défaillance bancaire. Nous utilisons cet indice comme variable endogène dans des estimations qui nous permettent de vérifier si une politique monétaire restrictive augmente la défaillance bancaire. Les résultats empiriques révèlent que bien qu'une politique monétaire restrictive augmente l'indice de défaillance des banques efficientes en profit aussi bien que celui des banques inefficientes (en profit), son impact est plus important qur celles qui sont inefficientes. De plus, nous avons trouvé que l'augmentation de l'efficience à maximiser le profit qui résulte d'une politique monétaire restrictive est illusoire. L'implication des résultats de cette thèse pour les pays en développement, c'est que la banque centrale, en planifiant sa politique monétaire, doit tenir compte de l'effet non désiré d'une politique monétaire restrictive sur l'efficience en profit et sur le niveau de défaillance des banques. Des actions doivent être entreprises également en vue d'inciter les banques à être efficientes, puisque l'indice de défaillance des banques inefficientes est plus sensible à une politique monétaire restrictive. L'une des principales contributions de cette thèse à la littérature, c'est qu'elle montre qu'au delà du bilan bancaire, la politique monétaire affecte aussi l'efficience ainsi que le niveau de défaillance des banques