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Contexte : L’endométriose est une pathologie chronique fréquemment rencontrée en soins primaires, affectant 5 à 10% des femmes. Sans traitement curatif, sa prise en charge est multidisciplinaire, avec un rôle central du médecin généraliste, coordonnateur du parcours de soins. Selon un sondage de 2019, 80 % des patientes aurait eu recours au moins une fois à une thérapie alternative et complémentaire dans ce contexte, dont l’hypnothérapie. Cette dernière a fait la preuve de son bénéfice dans cette indication, et est recommandée par la HAS. Le parcours de soin des patientes par cette thérapie est toutefois mal connu, et il existe des inquiétudes liées à certaines pratiques jugées déviantes, voire sectaires. Objectif : Explorer les caractéristiques subjectives et les déterminants du parcours de soin par hypnothérapie des patientes qui y ont eu recours dans le cadre d’une endométriose. Méthode : Étude qualitative avec une approche inspirée de la théorisation ancrée par entretiens semi-dirigés auprès de patientes atteinte d’endométriose ayant eu recours à l’hypnothérapie, jusqu’à saturation des données. Échantillonnage raisonné réalisé auprès d’association de patientes, hypnothérapeutes et affichage dans des salles d’attentes, avec extension par boule de neige. Analyse des verbatims par double-codage avec élaboration d’un modèle explicatif. Résultats : Les patientes ont recours à cette thérapie à différentes étapes de leur parcours de soin et pour différentes finalités : préparation d’une intervention chirurgicale, prise en charge de la douleur, amélioration de la qualité de vie, recherche d’une écoute et d’un besoin d’auto-santé. Ce parcours semble varié selon des facteurs liés au système de santé, aux soignants et à leur pratique (orientation, profession de l’hypnothérapeute, coût de la thérapie). Discussion : Cette étude originale permet de mieux comprendre le parcours des patientes ayant recours à l’hypnothérapie dans l’endométriose, et apporte ainsi des informations utiles à l’organisation de ce soin. D’autres études sont nécessaires, ouvrant la voie à une structuration plus efficiente du recours et de la pratique de cette thérapie.