Introduction : La mort inattendue du nourrisson (MIN) est un problème de santé publique. La prématurité est un des facteurs de risque qui est peu expliqué. Notre objectif était de rechercher des facteurs de risque spécifiques chez les grands prématurés afin d’adapter la stratégie de prévention. Matériel et méthodes : L’analyse des facteurs spécifiques associés à la MIN chez les nourrissons grands prématurés (VPI) a été réalisée à l’aide d’une collecte prospective des cas de MIN en France (mai 2015-décembre 2018) en utilisant des données provenant du registre français de la mort inattendue du nourrisson. Les facteurs associés à la MIN chez les VPI ont été comparés à ceux observés chez les nourrissons à terme (FTI). Résultats : Au cours de la période d’étude, 719 cas de MIN inclus dans le registre, dont 36 concernaient des nourrissons VPI [âge gestationnel : 29,2 (2) semaines, 1157 (364) g] et 313 des nourrissons FTI [40 (0,8) semaines, 3298 (452) g.] L’âge postnatal du nourrisson au moment du décès était similaire dans les deux groupes 15,5 (12,2; 21,8) vs 14,5 (7,1 23,4) semaines. Concernant les VPI, seulement 52% des nourrissons étaient couchés en décubitus dorsal avec 29% des VPI à être couché en décubitus ventral au moment de la MIN (comparé à 63% et 17% respectivement dans le groupe FTI). Conclusion : Dans cette étude, les nourrissons VPI et FTI décèdent au même âge chronologique. La proportion de nourrissons qui étaient couché en décubitus ventral au moment du décès était plus élevée chez les VPI. Ces résultats suggèrent que l’information des parents d’enfants nés prématurément devrait être renforcée sur les conditions de sommeil.