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Introduction : La dénutrition est un problème de santé publique. Sa prévalence est de 30 à 50% à l’hôpital, 30% en institution et d’au moins 5% en ambulatoire. Son diagnostic est souvent retardé. L'outil EPA®, échelle visuelle de 0 à 10, permet une évaluation par le patient de ses prises alimentaires actuelles. II est validé et recommandé en milieu hospitalier et permet une prise en charge nutritionnelle précoce lorsque le sore est <7/10. Objectif : L'objectif principal est d'évaluer l'apport de l'EPA® pour le dépistage de la dénutrition de l’adulte en médecine générale. L'objectif secondaire est d'évaluer sa faisabilité. Méthode : Réalisation d'une étude prospective non interventionnelle multicentrique, sur 3 mois. Les critères d'inclusion sont les suivants : tout adulte, se présentant à une consultation de médecine générale auprès de l'investigateur principal, pendant la période d'inclusion et n'étant pas opposé à la participation à l'étude. Les patients exclus sont ceux ayant bénéficié d'une chirurgie de l'obésité, ceux pour lesquels l'EPA® n'est pas réalisable et ceux dont la variation de poids est liée à d'autres facteurs évidents ou n'est pas déterminable. Le critère de jugement principal est la positivité du test (EPA® <7/10) comparé à la présence de dénutrition établi par une perte de poids à 6 mois ≥10% et/ou 1 mois ≥5% et/ou IMC≤18,5 kg/m2 (ou <21 après 70 ans). Le critère de jugement secondaire est la proportion de patients pour lesquels un score EPA® a été recueilli. Résultats : Sur les 505 patients inclus entre mi-janvier et mi-avril 2018, 80 patients ont un score EPA<7/10 (15,8%) contre 32 patients (6,3%) dénutris. La sensibilité de l'EPA® est de 34,4% (IC95% : 17,9 :50,8), la spécificité de 85,4% (82,2 :88,6), la VPP de 13,4% (7,7-19,2), la VPN de 96,2% (93,7-97,7). Tous les patients inclus ont évalué leur prise alimentaire selon l’EPA®. Conclusion : Les spécificité et VPN élevées ainsi que la faisabilité du test en font un outil intéressant pour le dépistage de la dénutrition en médecine générale. Un score négatif pourrait notamment rassurer les médecins dans les situations où la perte de poids récente ou l’IMC sont indéterminés.