Le trouble bipolaire est une maladie mentale chronique qui se manifeste le plus souvent entre l’adolescence et le début de l’âge adulte. Le traitement de ce trouble peut se faire par le biais de thymorégulateurs. Le lithium est le plus ancien d’entre eux. De par sa marge thérapeutique étroite (MTE), le lithium nécessite une surveillance particulière afin de limiter le risque d’effets secondaires. Son élimination étant rénale, le rein peut être la cible d’effets indésirables notamment au long terme, comme l’insuffisance rénale chronique pouvant conduire à la dialyse voire la greffe. Malgré plus de 50 ans d’usage, l’atteinte rénale par le lithium manque encore de visibilité. L’objectif de ce travail est d’étudier l’impact du lithium sur le déclin de la fonction rénale chez le patient bipolaire et d’identifier des facteurs de risque prédictifs de cette atteinte. Nous avons réalisé une étude rétrospective, sur une période du 1er janvier 2018 au 1er juin 2020, au CHU de Rennes. Notre étude nous a permis de mettre en évidence la baisse de la fonction rénale au cours du temps sous lithium, avec une diminution de 2,9 mL/min/1,73 m3 par an du Débit de Filtration Glomérulaire (DFG). Concernant les facteurs de risque d’aggravation de la fonction rénale avec le lithium, seuls les surdosages en lithium ont un impact. A propos des données biologiques, le lithium entraine une hypercalcémie ainsi qu’une augmentation de la parathormone (PTH) au cours du temps. Enfin, nous avons pu observer que la galénique utilisée joue aussi un rôle sur la fonction rénale. La dose journalière de lithium pourra être réduite lorsque le rein montre des signes de faiblesse.