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But : Définir les caractéristiques cliniques et génétiques des dystrophies maculaires et rétiniennes associées aux variants pathogènes de la périphérine (PRPH2). Conception : Étude de cohorte rétrospective. Participants : 238 patients présentant des variants pathogènes de PRPH2 enregistrés dans un centre de référence français spécialisé dans les dystrophies rétiniennes héréditaires à Montpellier (MAOLYA) et deux centres de compétence (Nantes et Lille). Méthodes : Les résultats de l’examen clinique, d'imagerie multimodale et génétiques ont été analysés rétrospectivement chez 238 patients français dont 120 familles.Principaux indicateurs de résultats : L’âge au diagnostic clinique, l’âge d’apparition des premiers signes fonctionnels, l’acuité visuelle, l’aspect du fond d’œil en rétinographie et en autofluorescence, les coupes SD-OCT maculaires, les réponses électrophysiologiques, les résultats de l’électro-oculogramme sensoriel, le champ visuel binoculaire de Goldmann, ont été analysés. L’association de ces phénotypes à leurs variants pathogènes PRPH2 a ensuite été évaluée. Résultats : 238 patients issus de 120 familles ont été inclus. 98 patients avaient une rétinite pigmentaire dont 35 présentaient une atteinte maculaire précoce, 126 patients avaient une dystrophie maculaire : 32 avaient une Pattern dystrophie, 26 un Pseudo-Stargardt, 23 une dystrophie pseudo vitelliforme de l'adulte, 45 une dystrophie choroïdienne aréolaire centrale, 14 patients étaient porteurs sains. L'âge moyen du début de la baisse d’acuité visuelle était de 45 ans tous phénotypes confondus. Indépendamment du génotype et du phénotype, tous les patients présentaient une acuité visuelle moyenne de 6/10 au moment du diagnostic. Une variation remarquable de la sévérité de la maladie a été observée avec notamment la présence de 4 sujets sains de plus de 50 ans porteurs d’un variant supposé pathogène de PRPH2. Une variabilité phénotypique intrafamiliale importante, combinant la présence de dystrophies maculaires et de rétinopathies pigmentaires a été constatée dans 3 familles. Nous avons identifié 67 variants du gène PRPH2 dans notre cohorte, dont 21 nouveaux variants. Le variant le plus fréquent était p.Arg172Trp, suivi de p.Gly208Asp. Les variants situés dans l'exon 2 étaient les plus fréquemment impliquées (45 %), suivis de très près par ceux de l'exon 1 (44 %). 62% des variants étaient des variants faux-sens. Conclusion : Cette étude sur la relation phénotype-génotype PRPH2 menée sur la plus grande cohorte mondiale à ce jour; a permis d'identifier 21 nouveaux variants jamais décrits à notre connaissance. Elle confirme la grande variabilité phénotypique associée à ces variants, allant d'un phénotype de rétinite pigmentaire à celui d'une à celui d'une maculopathie isolée. Ceci suggère un rôle important de l'épigénétique dans l'expression phénotypique de ces variants et une physiopathologie encore partiellement incomprise des DRH liées à PRPH2.