|
|<
<< Page précédente
1
Page suivante >>
>|
|
documents par page
|
Tri :
Date
Titre
Auteur
|
|
médecine
/ 07-06-2024
Bidarmaghz Julia
Voir le résumé
Voir le résumé
Le réseau Santé Publique France a diminué les valeurs seuils de consommation d’alcool recommandées pour la personne de plus de 65 ans en regard des répercussions médico-sociales délétères connues. Pour autant, la consommation des personnes âgées se pérennise. Les données de la littérature sont aujourd’hui insuffisantes pour établir un profil précis des consommateurs plus âgés, de même que leur ressenti sur le mésusage d’alcool et leur désir d’accompagnement. Il parait légitime de s’intéresser en parallèle à la place du médecin traitant dans le repérage d’un éventuel mésusage chez ses patients âgés. Cette étude monocentrique rétrospective a étudié le profil de 102 patients consommateurs d’alcool, reçus en Hôpital de Jour du Pôle Gériatrique Rennais de Chantepie du 01 février 2022 au 02 octobre 2023. Le dossier médical et le questionnaire spécifique sur leur consommation d’alcool et leur désir d’accompagnement ont été analysés. L’évocation d’une consommation d’alcool par le médecin traitant et l’existence d’échanges avec le patient à ce sujet ont été recherchées. Sur les 102 patients, la moyenne d’âge était de 83 ans, avec 56% d’hommes pour 44% de femmes. Le profil le plus fréquent retrouvait un patient consommateur quotidien de vin (48%), à raison de deux à trois verres par jour (58%), vivant en couple (51%), adressé pour un bilan de troubles cognitifs (80%) par leur médecin traitant. Le patient était euthymique (37%), conduisait encore (51%), prenait son traitement seul (56%) et n’avait pas de psychotropes (70%). Le profil cognitif diagnostiqué le plus fréquent était mixte (26%), avec des troubles cognitifs légers (84%). L’objectif de consommation principal était la détente (58%) et l’amélioration de la thymie (36%). La nécessité d’une baisse de consommation avec l’âge était reconnue (86%), mais les valeurs du mésusage sous estimées (57%). Les principaux risques de l’alcool étaient perçus (73%) mais le désir de sevrage restait faible (33%), de même que celui d’un accompagnement professionnel (7%). Le médecin traitant n’évoquait pas l’alcool dans les antécédents de son patient (80%), et les patients ne témoignaient que peu d’échanges avec lui à ce sujet (63%). Le mésusage d’alcool chez la personne âgée est fréquent et les expose à une aggravation évitable de leur morbi-mortalité. Ils paraissent aujourd’hui réticents à diminuer leur consommation, et les échanges avec leur médecin sur ce sujet sont limités. La mise en place d’échelles spécifique à la personne âgée, la sensibilisation du grand public, l’intervention des infirmières de pratique avancée ou Asalée pourrait donner aujourd’hui une opportunité complémentaire d’aide au repérage des patients à risque. L’orientation ultérieure vers une équipe pluridisciplinaire sensibilisée aux spécificités de la personne âgée, par l’intermédiaire d’entités ambulatoires tel que l’hôpital de jour gériatrique, pourrait être un recours favorable dans la filière de soins à la frontière de la gériatrie et de l’addictologie.
|
|
|<
<< Page précédente
1
Page suivante >>
>|
|
documents par page
|