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Introduction : Le traumatisme crânien touche plusieurs centaines de milliers d’individus par an en France, et peut se compliquer d’atteintes ischémiques cérébrales post-traumatiques (ICPT) aggravant le pronostic neurologique. Cette étude a pour but d’évaluer les facteurs de risque de cette atteinte ischémique, et d’en analyser l’impact pronostique. Une attention particulière a été portée aux atteintes concernant le territoire vasculaire cérébral postérieur. Matériel et méthodes : Les données démographiques, cliniques et biologiques des patients traumatisés crâniens admis en réanimation chirurgicale du CHU de Rennes de Juin 2013 à Octobre 2015 ont été extraites de la base de données AtlanRéa, et les imageries cérébrales de ces patients ont été relues en aveugle par un neuroradiologue sénior. Résultats : 71 patients ont été inclus, et 23 (32%) d’entre eux ont développé une ICPT. L’ICPT était associée à une prolongation de la durée de ventilation mécanique (13,8 (10,6) contre 8,5 (7,5) jours, p=0,02) et de la durée de séjour en réanimation (17 (16,4) contre 10,5 (9,5) jours, p=0,04). Ces résultats n’étaient pas retrouvés de façon significative concernant l’atteinte du territoire postérieur. En analyse multivariée un antécédent d’alcoolisme chronique était un facteur protecteur de la survenue d’ICPT (OR = 0,12 [0,01 – 1,00] ; p=0,05), et un antécédent d’AVC était un facteur de risque d’ICPT postérieure (OR = 29.0 [2.14 – 392.32] ; p=0,01). Conclusion : L’ICPT est une complication fréquente du traumatisme crânien et augmente la durée de ventilation mécanique et de séjour en réanimation.