Introduction Cette étude longitudinale prospective réalisée au sein de l’Unité de Réadaptation Fonctionnelle en Milieu Professionnel du Patis-Fraux (Vern-sur-Seiche, Ille-et-Vilaine) avait pour objectif de déterminer le taux de réinsertion à 18 mois de la sortie de l’unité. L’objectif secondaire était d’identifier des facteurs associés à un sur-risque de désinsertion professionnelle. Méthodes L’inclusion était systématiquement proposée aux patients majeurs intégrant le programme entre le 1er février et le 31 octobre 2015. La sortie prématurée d’hospitalisation avant la fin de la quatrième semaine était un critère d’exclusion. Les patients étaient recontactés par téléphone à 6, 12 et 18 mois. Le critère de jugement principal était le taux de patients en emploi ou en formation (taux de réinsertion) à 18 mois de la fin du programme. Résultats 122 patients ont été inclus. 5 patients sortis précocement ont été exclus en cours d’étude. Le taux de réinsertion à 18 mois était de 61,1% (42,2 % en emploi et 18,9 % en formation). Le maintien dans l’entreprise restait minoritaire et les salariés retrouvaient essentiellement un emploi en dehors de leur entreprise initiale : il s’agissait alors surtout de réorientation professionnelle. La durée d’arrêt de travail et le fait de ne pas se sentir capable de reprendre un travail étaient associés à un sur-risque de désinsertion. En analyse multivariée, l’âge supérieur à 30 ans, l’arrêt de travail supérieur à 12 mois, le fait d’être adressé par un médecin du travail plutôt qu’un médecin généraliste, et l’IMC supérieur ou égal à 25 kg/m² étaient identifiés comme facteurs prédictifs défavorables. Conclusion La réinsertion après ce programme est encourageante. Les facteurs prédictifs défavorables doivent être connus comme des signaux d’alertes par les professionnels de santé.