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En 1985, Hurez et collaborateurs ont mis en évidence une prédominance d’IgM dans l’Ouest de la France. Dans une étude précédente, Wang et collaborateurs ont mis en évidence des disparités géographiques d’incidence et de prévalence de la Maladie de Waldenström (MW). Cependant, les raisons de ces disparités sont inconnues. L’objectif de cette étude est d’étudier la répartition géographique en France des différents isotypes d’immunoglobulines (Ig), de la MW et du myélome multiple (MM). Toutes les immunofixations réalisées dans 42 hôpitaux en France entre 2012 et 2013 ont été identifiées, ainsi que toutes les hospitalisations concernant des pathologies associées aux immunoglobulines monoclonales (IM), notamment la MW et le MM, enregistrées par le Programme de Médicalisation des Systèmes d’Informations. 41 hôpitaux ont participé, totalisant 172 003 immunofixations issues de 126 274 patients. Les IM étaient réparties de la manière suivante : 22 130 (58,5%) IgG, 9306 (24,6%) IgM, 4798 (12,7%) IgA, 98 (0,3%) IgD, 1490 (3,9%) chaînes légères libres et 1 (0,003%) IgE. La répartition géographique des différents isotypes d’Ig, du MM et de la MW était très hétérogène : la prévalence des IgM était très augmentée dans l’Ouest de la France (OR=2,37, 95%CI=2,26-2,49; p<0,0001) ainsi que l’incidence et la prévalence de la MW (jusqu’à 5,42 et 15,86 par 100.000 personnes par an respectivement). Il y avait une incidence et une prévalence plus élevées de MM en Martinique comparativement aux autres régions. Certains facteurs expliquant pourquoi un patient développe un isotype d’Ig plutôt qu’un autre restent encore à ce jour inconnus. Etant donné que chaque isotype est en relation avec certaines maladies spécifiques, comme le MM ou la MW, la mise en évidence de ces facteurs pourrait aider à mieux comprendre leur physiopathologie et apporter de nouvelles approches thérapeutiques et préventives.