En quelques décennies, l’implant endo-osseux s’est imposé comme traitement de référence des réhabilitations en secteur édenté. L’implant titane, aux propriétés mécaniques remarquables et dont la biocompatibilité n’est plus à démontrer, est à ce jour la référence en implantologie. Si l’évolution des procédés de fabrication et de préparation des surfaces implantaires (sablage, mordançage, apport d’un matériau bioactif) a permis d’améliorer sensiblement l’ostéointégration et le contact os-implant, le recul clinique soulève l’existence d’une réelle problématique d’ordre esthétique. A titre d’exemple, un col implantaire visible par transparence donnant une couleur grisâtre à la muqueuse péri-implantaire, l’apparition des spires du corps implantaire lors de récessions figurent classiquement parmi des résultats non escomptés. Le succès implantaire n’est plus donc seulement défini par l’ostéointégration mais aussi par l’esthétique de la réhabilitation. Pour remédier à ces défauts, des solutions alternatives doivent répondre à cet impératif esthétique tout en maintenant le taux de succès obtenu par les implants titane. Des recherches actuellement en développement mettent en lumière un candidat sérieux : l’oxyde de zirconium ou zircone. En effet celui-ci présente une couleur proche de la dent naturelle, des propriétés mécaniques équivalentes au titane, une biocompatibilité, une bonne ostéintégration ainsi qu’une faible affinité pour la plaque dentaire. Cet article a pour objectifs de discuter des propriétés mécaniques et biologiques du matériau, de rappeler les critères de succès esthétique en implantologie et enfin de présenter les études illustrant l’avantage esthétique de l’implant zircone dans les réhabilitations antérieures. A l’issue de ce travail, il apparaît que l’implant zircone semble constituer une alternative fiable à l’implant titane dans la réhabilitation esthétique antérieure. Des essais cliniques avec un suivi supérieur à 5 ans devront être réalisés afin de conforter cette affirmation.