Les dysménorrhées représentent l’une des premières causes de consultation médicale. Intervenant principalement chez l’adolescente, elles peuvent être invalidantes et persister à l’âge adulte. Un certain tabou existe autour de ces douleurs et leur banalisation par le corps médical enlève souvent la légitimité du ressenti de ces douleurs. Cependant, ces dysménorrhées peuvent être secondaires et être la conséquence de pathologies sous-jacentes souvent méconnues telles que l’endométriose. Cette endométriose peut être la cause de symptômes variés et un retard diagnostic est très fréquent entrainant une errance thérapeutique qui va impacter la qualité de vie des patientes qui en souffrent. Bien que le phénomène exact de l’apparition de l’endométriose ne soit pas élucidé, de nombreuses formes de cette maladie ont été décrite et notamment la forme ayant des lésions endométriosiques profondes et qui est l’endométriose profonde. Son diagnostic ainsi que sa prise en charge par l’équipe médicale sont des véritable défis dans le but d’améliorer considérablement la qualité de vie des patientes.

Les nouveaux opioïdes de synthèse sont des nouveaux produits de synthèse émergeant sur le marché des drogues depuis une quinzaine d’années. Leur production et leur consommation fait suite à la crise des opioïdes ayant sévi aux Etats-Unis. L’étendue de la présence de ces composés très puissants sur le territoire Européen et plus particulièrement en France, est encore mal connue. Cette thèse passe en revue les NOS retrouvés sur le territoire français depuis 2013 ainsi que leur mésusage. Elle évoque les risques liés à leur consommation, ainsi que la prise en charge de l’overdose et les médicaments de substitution aux opioïdes. Seront également évoqués les enjeux de la consommation d’opioïdes sur prescription médicale en France, ainsi que le rôle des pharmacies d’officines dans le bon usage de ces médicaments et dans la réduction des risques lors d’une consommation illégale.

Aujourd’hui, la prématurité concerne 8% des naissances en France. Naître trop tôt est une épreuve qui peut exposer l’enfant à diverses complications car l’immaturité de ses systèmes biologiques, anatomiques ne lui permettent pas de s'adapter au mieux à son nouvel environnement. Aussi de part sa fragilité et son développement, cet homme en devenir est un individu complexe du point de vue pharmacologique. Ce travail offre des clés pour comprendre les caractéristiques, les complications et enjeux de la prématurité, les différents traitements utilisés afin de garantir une prise en charge optimale en milieu hospitalier ainsi qu’à leur sortie. En effet, le pharmacien d’officine, professionnel de santé de proximité a un rôle fondamental pour répondre aux interrogations et conseiller des parents de manière adaptée à la sortie hospitalière, avoir un rôle de prévention, permettre un bon usage des traitements et de l’alimentation dans cette population fragile.

Dans la société actuelle, le retour au naturel et au fait maison étant de plus en plus prôné, certains individus se lancent dans la réalisation de leurs propres produits cosmétiques. Le pharmacien d’officine, par ses diverses connaissances, aura un rôle important de soutien à jouer envers ces personnes soucieuses de prendre soin d’eux autrement. En effet, l’officinal, formé à la galénique et à la cosmétologie au sein de son cursus, possède également des connaissances sur les matières premières, qu’il vend, et qui entrent dans la composition de nombreux cosmétiques. Il aura donc un devoir de conseil pour choisir les ingrédients les plus adaptés, en fonction du type de peau/cheveux, des traitements en cours, des allergies éventuelles… Il sera un véritable pilier pour éviter tout mésusage. Pourquoi ne pas organiser au sein de l’officine des ateliers visant à épauler les apprentis fabricants dans la réalisation de leurs cosmétiques ? C’est ce que quelques officines ont commencé à développer, pour dynamiser leur activité et viser un autre type de clientèle.

Contexte : L’hirudothérapie consiste en l’application cutanée de sangsues. Utilisées depuis plusieurs siècles à des fins de saignée par succion sanguine, les sangsues exercent également une action anticoagulante médiée par l’hirudine, une molécule présente dans leur salive. Objectif : Décrire les indications modernes et le principe de l’hirudothérapie. Méthode : Ce travail de thèse est basé sur une revue de la littérature. Résultats : La double propriété mécanique (succion sanguine) et chimique (hirudine) de l’hirudothérapie est de nos jours utilisée en chirurgie réparatrice et traumatologique, à l’encontre d’une congestion veineuse post-opératoire, en cas d’impossibilité de reprise chirurgicale et d’échec des traitements médicamenteux. La suppléance veineuse apportée par la sangsue permet à la fois de prévenir le risque de thrombose, et parallèlement de favoriser une néovascularisation améliorant la perfusion des tissus réimplantés, limitant ainsi le risque de nécrose. L’hirudothérapie doit systématiquement s’accompagner d’une antibioprophylaxie afin d’éviter tout risque infectieux lié à l’animal lui-même. Ce travail de thèse a permis l’élaboration d’une fiche thérapeutique. Conclusion : L’hirudothérapie présente une efficacité clinique utilisée en milieu hospitalier et à faible coût. Contenu de la potentielle aversion pour les sangsues exprimée par les patients et les professionnels de santé, l’éducation thérapeutique pourrait être développée afin d’améliorer la compliance et l’usage de l’hirudothérapie.

Objectif : Des inquiétudes concernant la reproductibilité et la variabilité des estimations d'effet ont augmenté en raison des multiples méta-analyses en réseau (NMA). Cette étude explore l'impact des différentes structures de réseau sur les NMA à partir d’un exemple comportant 21 antidépresseurs dans le trouble dépressif majeur. Méthodes : Parmi les 4 116 254 NMA réalisées, 74 % présentent une variabilité dans les comparaisons de traitement, dont 27 % montrent des estimations opposées. Les preuves indirectes semblent amplifiées cette variabilité. Conclusion : Les structures de réseau influencent fortement les estimations d'effet dans les NMA sur les antidépresseurs. Une interprétation prudente et la prise en compte de cet effet sont essentielles pour des décisions éclairées.

La médecine personnalisée a permis ces dernières années, d’observer un changement de paradigme dans la recherche et le développement de nouvelles thérapies. Bien que la stratégie de développement d’un traitement unique convenant à tous les patients n’a pas totalement disparu, la volonté de développer des thérapies ciblées pour des populations restreintes de patients prédomine aujourd’hui. Ces thérapies ciblées imposent l’utilisation conjointe de tests compagnons afin d’identifier des biomarqueurs – notamment génétiques – chez les patients. L’arrivée sur le marché de ces tests a nécessité l’adaptation du système d’accès au marché en France. Il présente aujourd’hui de nombreuses limites. Par la mise en perspective du système français avec les systèmes allemand et anglais, l’objectif sera ici de mettre en évidence les problématiques d’accès auxquelles est confronté le couple thérapie ciblée / test compagnon en France ainsi que les solutions pouvant être apportées.

La dengue est une maladie virale causée par le virus de la dengue, et transmise à l’Homme par la piqûre de moustiques. Elle se manifeste par des symptômes de type grippaux et peut, dans de rares cas, évoluer vers une forme sévère. Il s’agit de l’infection arbovirale la plus répandue dans le monde. On estime que plus de la moitié de la population mondiale est exposée. La progression de la maladie est constante et s’explique par plusieurs facteurs comme l’urbanisation active, les changements climatiques mais aussi par les échanges commerciaux et les voyages internationaux. Tout cela en fait un véritable enjeu pour la santé et pour l’économie mondiale. Il n’existe pas, aujourd’hui, de traitement spécifique : la prise en charge est essentiellement symptomatique. C’est pourquoi, à travers ce travail, nous avons analysé si les données et recherches réalisées sur les nutriments, pouvaient permettre d’établir un lien entre le statut nutritionnel d’un individu et la susceptibilité de l’organisme face aux infections virales. Pour illustrer cela, l’exemple de l’île de la Réunion a été utilisé afin d’étudier si cette approche peut jouer un rôle dans la prévention des infections virales. Malgré les études existantes, ces interactions semblent complexes pour conclure sur un effet direct entre l’alimentation et la prévention des infections au virus de la Dengue.

Les spécialités à base de valproate, indiquées dans le traitement de l’épilepsie et des troubles bipolaires, sont commercialisées dans l’Union Européenne et au Royaume-Uni depuis les années 60. Ce n’est qu’à partir des années 80 que le caractère tératogène du valproate a été mis en évidence. Aujourd’hui, il est clairement démontré que lorsque pris au cours de la grossesse, ce médicament peut provoquer des malformations congénitales et des troubles du développement graves chez les enfants exposés in utero. Face à la nécessité de limiter l’exposition des femmes au valproate en particulier pendant la grossesse, s’est alors posée la question de la balance bénéfices / risques de ce produit. Celle-ci a donc été réévaluée à trois reprises en 2009, 2014 et 2018 par les comités de l’Agence Européenne des Médicaments, harmonisant ainsi les pratiques d’utilisation du valproate au sein de l’Union Européenne. En résultent la mise en place de mesures de minimisation du risque se manifestant notamment par la restriction d’utilisation progressive du valproate chez les femmes avec l’introduction récente d’un plan de prévention de la grossesse et par le développement de matériels éducationnels. Des études supplémentaires sont également requises afin de mieux caractériser les risques liés à la prise de valproate et les effets des mesures sur son utilisation chez les femmes. La plupart de ces études sont toujours en cours et conduiront sans doute à l’avenir à l’implémentation de nouvelles mesures.

Le virus du Sars-Cov-2, plus communément appelé virus de la COVID-19, est apparu en à Wuhan en Chine en décembre 2019. Après avoir atteint le stade de pandémie mondiale dès mars 2020, nouvelles technologies de santé (outils diagnostiques, médicaments, vaccins) ont rapidement vu le jour pour lutter au mieux contre le virus. De nombreuses instances et groupes privés et publiques internationaux ont concentrés leurs efforts pour rendre accessible ces produits de santé à tous de la manière la plus équitable possible. Cependant, les inégalités d’accès aux produits de santé, historiquement recensées entre les pays à faible et haut revenu, semblent persister dans la crise de la COVID-19 malgré les moyens engagés.