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Science politique
/ 06-07-2017
Palacios Josefa
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Dans le contexte de vieillissement de la population, un déclin potentiel du nombre des aidants familiaux et le déficit de care qui en résulte, la prise en charge des personnes âgées est restée un sujet presque invisible pour les politiques publiques et la recherche au Chili. Le gouvernement chilien a commencé à prêter attention au sujet, mais beaucoup reste à faire pour une bonne prise en charge. Cette thèse adopte le point de vue des aidant-e-s qui consacrent leur vie à aider un parent âgé en perte d’autonomie. Le care est abordée dans une perspective microsociologique en explorant la vie quotidienne et les dimensions qui façonnent l'intensité des expériences de ceux qui prennent en charge un parent âgé. Cette thèse aborde aussi le niveau des politiques du care, en décrivant et analysant comment le care aux personnes âgées est distribué au Chili et le rôle du gouvernement dans cette responsabilité. L'étude identifie les principales étapes de cette politique, ainsi que les défis à relever pour les gouvernements pour garantir une répartition plus équitable du care aux personnes âgées. Pour l’aspect macro, la thèse utilise des méthodes mixtes. Elle s'appuie sur l’analyse secondaire de données nationales disponibles, une revue de la littérature et des entretiens réalisés avec des informateurs clés. Pour étudier le care dans une perspective micro, cette thèse adopte une méthodologie qualitative en profondeur. La thèse souligne que la répartition sociale du care aux personnes âgées au Chili, en dépit des efforts déployés par le gouvernement pour le soutenir, continue de relever d’un régime de « familialisme par défaut ». Ceci signifie que la responsabilité est assumée presque exclusivement par les familles et par les femmes, avec des implications importantes pour les inégalités de genre et les inégalités sociales. La thèse explicite en quoi être aidant d'un proche âgé est une expérience complexe. L'intensité de cette expérience est en partie déterminée par les tâches spécifiques qu'ils accomplissent et le temps qu'ils consacrent aux care mais son intensité est aussi largement modulée par leur histoire personnelle, leurs relations avec les personnes âgées et leurs autres proches, par la façon dont ils perçoivent leur rôle d’aidants et leurs attentes en matière de care. L'intensité de l'expérience du care est alors le résultat d'une combinaison de facteurs objectifs, de contextes différents et de perspectives subjectives présidés par la dimension émotionnelle du care.
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Science politique
/ 08-11-2019
Picard Alice
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Par l'exploration comparative de quatre cas d'étude municipaux, en France, en Angleterre et en Écosse, cette thèse se propose de contribuer au débat scientifique entre « modèles nationaux » (part du national) et autonomie locale. En s'appuyant sur la sociologie des problèmes publics et la sociologie de l'action publique, notre thèse se donne pour ambition d'étudier la manière dont la régulation du fait musulman – défini comme conjonction entre l'organisation d'un culte et la présence de populations musulmanes diversement pratiquantes – est affectée par la construction d'un « problème musulman » à diverses échelles : locale, nationale et internationale. Afin de déterminer si l’islam constitue une catégorie d’intervention publique, nous mobilisons l’approche cognitive des politiques publique et l’analyse de leur instrumentation. Notre démarche socio-historique impose de recourir ponctuellement à la notion de « sentier de dépendance ». Cette thèse met en évidence trois résultats principaux. Le premier est que le contexte national reste une variable prépondérante des choix de politiques publiques municipaux. Le deuxième est que la gouvernance du fait musulman doit être appréhendée comme une configuration triangulaire au sein de laquelle sont allouées des ressources matérielles et symboliques. Le troisième est que malgré les différences nationales, une convergence peut être observée au cours des quinze dernières années sous l'influence du cadrage sécuritaire du «problème musulman ». Il en résulte, dans les deux pays, une tendance à la surveillance des comportements musulmans qui fait évoluer l'action publique de la gouvernance au gouvernement. Cette évolution s’appuie sur la redéfinition des frontières symboliques entre espaces public et privé mais aussi de la nation. La religiosité musulmane fait l’objet d’une entreprise symbolique qui vise à en déterminer les expressions (in)acceptables.
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Science politique
/ 18-12-2013
Procureur Thomas
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Pourquoi semble-t-il impossible de se départir du département ? Comment fonctionne ce sparadrap institutionnel ? Partant du double constat de la longévité du Département et de sa résistance aux tentatives de réforme successives, ce travail de thèse s'intéresse aux (f)acteurs clés de l'apparente immuabilité départementale. Il considère successivement trois dimensions majeures de l'institutionnalisation et de la légitimation du Département (englobant non seulement le Conseil général mais aussi ses ramifications cantonales et nationales par le biais du cumul de mandats et de l'activité de lobbying accompli par l'Assemblée des Départements de France). Afin de saisir les modalités de la naturalisation de cette institution, il revient sur sa plasticité et son multipositionnement en abordant les apports complémentaires d'une (re)légitimation par l'élection (que celle-ci soit politisée ou non), d'une (re)légitimation par l'action publique (bien que celle-ci soit contrainte par les obligations émanant des compétences transférées et des attentes locales) et d'une (re)légitimation via le cumul des mandats et fonctions (qui trouve concrètement à s'exprimer lors des débats parlementaires consacrés à l'organisation territoriale française). Véritable carrefour des carrières politiques, le Département est et demeure ainsi un acteur majeur du paysage politique français, même si, paradoxalement, cela coïncide parfois avec une instrumentation de l'institution.
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Droit et Science politique
/ 21-10-2022
Roger Jean
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La thèse a pour objet les discours et les pratiques relevant de ce qui est traditionnellement désigné sous le titre de « conseil du prince ». Un tel objet est particulièrement vaste et peut être circonscrit à trois grands enjeux : l’étude de la littérature proposant un modèle d’art de gouverner ; l’analyse de l’évolution des entourages princiers ; l’institutionnalisation des dispositifs gouvernementaux et consultatifs concomitamment à la construction de l’État. La thèse a pour ambition de montrer que les transformations relatives à la manière d’envisager le conseil du prince aux XVIe et XVIIe siècles s’inscrivent moins dans une rupture paradigmatique que dans le prolongement d’un processus engagé depuis les temps médiévaux. Il s’agira donc de décentrer le regard traditionnellement fixé sur la pensée de Machiavel pour mettre en lumière les dynamiques intellectuelles, sociales et politiques au Moyen Âge conduisant à faire émerger ce que nous appelons la conception directive du conseil. La conception directive du conseil désigne l’idée que le gouvernement du royaume soit organisé de façon à ce que la volonté princière ne soit pas bridée par ses conseillers. L’étude de la pratique du pouvoir met en évidence le fait que l’essor de l’État royal au XIIIe siècle constitue le terreau de cette nouvelle approche. Machiavel lui donna une assise philosophique dans un des chapitres du Prince mais d’autres sources contemporaines jouent un rôle essentiel dans cette histoire. La littérature courtisane d’une part et la littérature utopique d’autre part ont contribué de façon ambivalente à promouvoir cette approche.
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Science politique
/ 27-03-2013
Rothé Céline
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Ce travail porte sur la catégorie d’action publique « jeunes en errance ». Il vise à comprendre son impact sur la mise en œuvre de l’action publique sur le terrain au travers de l’analyse des usages qu’en font les acteurs professionnels et les jeunes eux-mêmes. Après avoir retracé les étapes de la constitution du phénomène de l’errance des jeunes en problème public, nous avons analysé le rôle de l’Etat social dans la prise en charge de ce problème, au prisme de la norme instituée de l’insertion pour les jeunes. Ceci nous a permis d’en pointer les apories et notamment la bascule rapide des jeunes cumulant des difficultés depuis l’enfance vers le circuit de l’infra-assistance. A l’aune de ces constats, nous montrons en quoi la relation d’aide devient un lieu de renégociation des objectifs de l’action publique, les artisans de la relation d’aide considérés étant les professionnels de terrain et les jeunes usagers des services d’aide. L’analyse des pratiques professionnelles nous a révélé leur caractère « bricolé ». Nous avons ici pu démontrer qu’elles permettaient de redéfinir les cadres de l’action publique en direction des « jeunes en errance ». Grâce à la mise en place d’une éthique de l’intervention centrée sur la prise en compte des spécificités des jeunes accueillis, les professionnels fabriquent des ponts leur permettant d’aller au-delà des manques de l’aide publique. Nous avons également analysé les comportements des jeunes fréquentant régulièrement les structures de l’urgence sociale. Leur mode de recours à l’aide leur permet d’asseoir une identité légitime de « jeunes en errance », qu’ils valorisent au sein de la relation d’aide. Ils mettent en place des stratégies identitaires les autorisant à renégocier les cadres de l’attribution de l’aide, en y ayant recours de manière détournée ou partielle. Ils ignorent ainsi les objectifs d’insertion qui lui sont attachés, en en faisant un usage routinier, les entretenant alors dans une carrière de « jeunes en errance ».
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Science politique
/ 06-12-2019
Rouxel Pierre
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Cette thèse prend pour objet les recompositions du syndicalisme dans des espaces industriels bouleversés en profondeur par les restructurations. Pour ce faire, nous effectuons une comparaison entre la France, souvent évoquée pour son syndicalisme « en crise », et l’Argentine, marquée au contraire par un regain d'activité de celui-ci depuis les années 2000, en nous appuyant sur une ethnographie de quatre collectifs syndicaux usiniers. À rebours d'une image d’Épinal actant leur déclin inéluctable, la thèse examine les formes de résiliences de ces collectifs, en s’employant à saisir leur action sur le lieu de travail comme en dehors. Elle apporte ainsi des résultats originaux à la littérature sur le syndicalisme dans le contexte d’une économie globalisée. Elle montre les modifications des inscriptions spatiales de collectifs syndicaux évoluant dans des environnements usiniers transformés, s’affranchissant de considérations générales sur le déclin des bastions industriels du mouvement syndical. Ce travail met également en évidence les recompositions de l’engagement syndical à l’usine et discute la thèse d’une démonétisation des ressources localisées. Enfin, il s’emploie à décloisonner l’objet syndical et montre les logiques de déploiement des syndicalistes dans les réseaux des organisations syndicales, auprès d’autres délégués d’une même entreprise ou dans des mouvements sociaux. Ce faisant, la thèse invite à penser l’action syndicale dans des entreprises globales comme le produit de l’imbrication entre différents espaces et échelles d’action. La démarche comparative conforte cette perspective et permet d’identifier des mécanismes analogues du point de vue des recompositions syndicales, tout en tenant compte des réalités idiosyncrasiques propres à chaque contexte national. La thèse plaide ainsi pour un recours accru à un comparatisme « contrôlé » pour appréhender les manières d’agir syndicales dans le capitalisme global.
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Science politique
/ 25-06-2014
Rouzeau Marc
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La gestion de la question sociale s’est traduite, en France, par la constitution d’un « quasi –secteur » qui, à son apogée au milieu des années 1970, articule protection sociale, aide sociale et action sociale. A la suite, et afin de faire face aux « nouveaux problèmes sociaux », se propage un processus assez généralisé de socio-territorialisation empruntant à quatre répertoires d’action assez distincts : l’aménagement réparateur, l’administration intégrative, la gestion modernisatrice et le développement endogène. L’expertise d’Etat se double alors d’une expertise davantage généraliste, construite à l’articulation des différentes échelles d’action publique. Depuis 2005, le nouveau répertoire qui se structure, celui de l’activation cohésive, s’accompagne d’une expertise plus prescriptive et fonctionne comme un marqueur du nouveau régime d’Etat social actif. Le détour par le Québec permet alors d’entrevoir le sens et les modalités des réordonnancements en cours et, tout à la fois, de repérer certaines des composantes spécifiques de notre dynamique nationale.
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Science Politique
/ 30-10-2015
Sène Moustapha
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Des formes d’organisations sociales traditionnelles de l’Afrique au Sud du Sahara, en passant par les luttes de libération nationale jusqu’à la naissance du Sénégal contemporain, les droits de l’Homme ont souvent occupé une place importante dans la société et joué un rôle fondamental dans le processus de construction de l’État de droit et de la démocratie. L’ouverture graduelle vers le pluralisme politique des années 1980 et 1990 a ainsi constitué dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, une occasion pour les acteurs des droits de l’Homme, notamment les ONG (RADDHO, ONDH, Amnesty International/Sénégal), de s’étendre progressivement, de participer à la construction de la société civile, à l’éducation à la citoyenneté et au renforcement des acquis démocratiques. Cependant, l’arrivée de la première alternance politique en 2000 marque un moment régressif du respect des droits de l’Homme et le renouveau des formes de militantisme qui, en nous renseignant sur la trajectoire des militants, l’organisation et les stratégies de fonctionnement des ONG de droits humains ainsi que les nouvelles configurations de l’espace public, traduisent les enjeux sociaux, culturels, économiques et politiques auxquels le Sénégal fait face. Une situation qui recentre l’interrogation sur l’impact des nouveaux militantismes politiques observés dans la sphère des droits de l’Homme et dans l’espace public plus généralement au cœur de cette étude.
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Science politique
/ 30-11-2022
Sénégas Léa
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Cette thèse s’intéresse au processus de renforcement de la capacité d’action des autorités régionales par une marge sectorielle : l’agriculture biologique. Elle s’appuie sur une enquête qualitative comparative menée dans deux Régions françaises, l’Auvergne et la Bretagne, et deux Länder allemands, la Hesse et la Basse-Saxe, à partir d’entretiens semi-directifs et d’un recueil d’archives. Mobilisant le cadre d’analyse de la sociologie de l’action publique, elle montre comment, dans un secteur dominé par les échelles d’intervention nationale et européenne, la marginalité de l’agriculture biologique assure aux régions une autonomie d’action dans la phase de mise à l’agenda. La combinaison d’un processus de décentralisation encouragé par l’Union européenne avec l’investissement des exécutifs régionaux permet, par la suite, aux autorités régionales de s’affirmer dans la régulation du segment à leur échelle.La mise en controverse du modèle agricole dominant par les représentants spécialistes de l’agriculture biologique favorise l’activation des clivages partisans. Reposant sur un faible budget et une forte politisation, le soutien à l’agriculture biologique prend les atours d’une politique emblématique. Elle est l’occasion pour les exécutifs de traduire les alternances partisanes par une conduite différenciée de l’action publique. Si la fragmentation des ressources nécessite la stabilisation de partenariats dans la fabrique de l’action publique, cette thèse affirme que le pouvoir des autorités régionales ne repose pas sur la recherche de compromis, mais sur la sélection d’alternatives. La présence de conflits renforce ainsi leur capacité d’action et rend possible une activité de gouvernement des Länder et des Régions.
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Science politique
/ 12-12-2016
Simzac Anne-Bérénice
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Dans un contexte de vieillissement démographique, la question de l’habitat des personnes âgées est centrale. Cette thèse, réalisée dans le cadre d’une convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE), traite spécifiquement des logements-foyers pour les personnes de plus de 60 ans, nouvellement appelés « résidences autonomie » par la loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement. Elle interroge le caractère intermédiaire de ces établissements au prisme des politiques publiques et des trajectoires individuelles par une approche en sociologie politique et en mobilisant la notion de parcours résidentiel comme outil heuristique. L’enjeu de cette recherche est de mettre en évidence la spécificité et la complexité d’une offre d’habitat en pleine mutation. Nous posons comme hypothèse principale que la situation intermédiaire des logements-foyers est plurielle et révèle les points de tension auxquels ce modèle d’habitat est confronté. Cette thèse présente, dans un premier temps, la construction et l’évolution des politiques relatives aux logements-foyers et y apporte un éclairage européen. Dans un deuxième temps, elle analyse le statut hybride de ces habitats entre établissement médico-social et logement social et s’attache à situer ces structures parmi l’ensemble de l’offre d’habitat intermédiaire en France. Dans un troisième temps, est étudié l’ancrage des logements-foyers dans les parcours résidentiels des personnes âgées. Cette recherche est abordée à travers une approche par regards croisés permettant de recueillir les discours des différents acteurs du secteur (personnes âgées, professionnels et institutionnels) et mobilise une méthode qualitative par entretiens, observations et analyse documentaire. Nous montrons ainsi que la situation intermédiaire des logements-foyers s’explique par une construction incrémentale des politiques publiques. L’intermédiarité de ces structures leur est spécifique et complexifie leur reconnaissance et leur fonctionnement quotidien. Leurs résidents se trouvent ainsi plus concernés par la notion de filière que de parcours résidentiel.
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