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Diplôme d'état de docteur en médecine
/ 12-11-2024
Labonnette Mathilde
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Introduction : La gastro-entérite aiguë représente une pathologie fréquente chez les moins de cinq ans. Le rotavirus représente en moyenne chaque hiver plus de 57.000 consultations en médecine générale et plus de 20 000 hospitalisations en France chez les enfants de moins de trois ans, avec un impact économique pour le système de soins non négligeable. La prise en charge de la gastro-entérite aiguë repose sur l’utilisation du soluté de réhydratation orale. Malgré les recommandations, son taux d’utilisation est estimé à 20% dans le monde. L’objectif de ce travail est d’explorer les connaissances des parents de jeunes enfants sur l’utilisation du soluté de réhydratation orale dans la gastro-entérite aiguë et d’évaluer les facteurs facilitants et limitants son utilisation. L’idée étant de proposer une fiche d’information claire et précise afin de limiter le nombre de consultations en médecine générale et aux urgences. Méthode : Une étude qualitative par entretiens semi dirigés a été réalisée auprès de 14 parents d’enfants âgés de moins de 5 ans. L’analyse des verbatims a été mené selon un codage descriptif puis thématique. Résultats : Cette étude a permis de mettre en évidence des écueils dans la prise en charge d’une gastro-entérite aiguë chez l’enfant, notamment concernant les conseils liés à l’alimentation, l’hydratation et l’usage du SRO, bien que le risque de déshydratation soit connu des parents. Les principaux facteurs limitants sont liés aux gouts, à l’absence d’effet sur les diarrhées selon les parents, l’utilisation d’alternative comme l’eau ou les traitements médicamenteux. Des explications claires associées à une prescription adaptée optimisent l’utilisation du soluté de réhydratation par les parents. Conclusion : La prise en charge de la gastro-entérite aiguë repose sur une bonne utilisation du SRO. Cependant, des écueils persistent concernant son utilisation, d’une part, par méconnaissance de l’importance du traitement et de ses modalités de mise en place par les parents, et d’autre part, par la surutilisation de traitements adjuvants. Afin d’améliorer la compliance des parents, une fiche conseils semble intéressante à proposer.
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médecine
/ 12-11-2024
Jouancastay Léa
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Introduction : L'infection par le SARS-CoV-2 a été déclarée pandémie par l'OMS en mars 2020, entraînant des bouleversements majeurs à l'échelle mondiale. En France, plusieurs vagues épidémiques ont eu lieu, avec des impacts significatifs sur le système de santé et l'enseignement, notamment pour les étudiants en médecine, dont les stages et les modalités d'enseignement ont été modifiés. Cette étude vise à évaluer l’évolution des choix de spécialités des étudiants en médecine en France avant et après la pandémie. Matériels et méthodes : Une étude descriptive rétrospective a été réalisée, incluant toutes les étudiants ayant été affectés au décours des Épreuves Classantes Nationales informatisées (ECNi) entre 2017 et 2023. Les données collectées comprenaient l'année de concours, le genre, le rang de classement, la spécialité choisie et la subdivision. Des rangs fictifs ont été ajoutés pour tenir compte des postes non pourvus. Notre critère de jugement principal était l’évolution de l’indicateur d’attractivité en comparant la période pré-Covid et la période post-Covid, calculé pour chaque spécialité, et inspiré de celui de la DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques). Les critères de jugement secondaires étaient l’évolution annuelle du classement des spécialités et l’évolution de l’attractivité des spécialités pour chaque subdivision.
Résultats : Sur la période étudiée, 59 721 étudiants ont été affectés à 44 spécialités dans 28 subdivisions. La période 2017-2019 était définie comme « pré-Covid », et la période 2020-2023 comme la période « post- Covid ». En comparant les périodes pré et post-Covid, 9 spécialités gagnent en attractivité : l’anesthésie- réanimation (p<0,001), la chirurgie maxillo-faciale (p<0,005), la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (p<0,001), la dermatologie et vénérologie (p<0,001), la gynécologie-obstétrique (p<0,001), la gynécologie médicale (p<0,001), la médecine générale (p<0,001), la médecine d'urgence (p<0,001), et l’ophtalmologie (p<0,01). A l’inverse, 17 spécialités perdent en attractivité : l’allergologie (p<0,05), la gériatrie (p<0,05), l’hématologie (p<0,05), l’hépato-gastro-entérologie (p<0,05), les maladies infectieuses et tropicales (p<0,001), la médecine intensive-réanimation (p<0,001), la médecine physique et de réadaptation (p<0,001), la néphrologie (p<0,001), la neurochirurgie (p<0,01), la neurologie (p<0,05), l’oncologie (p<0,05), la pédiatrie (p<0,001), la pneumologie (p<0,01), la psychiatrie (p<0,001), la radiologie et imagerie médicale (p<0,001), la rhumatologie (p<0,05), et la santé publique (p<0,05). Conclusion : L'étude met en lumière la complexité des choix de spécialités en médecine, influencés par divers facteurs, y compris la pandémie de Covid-19. Les résultats soulignent la nécessité d'une recherche plus approfondie pour mieux comprendre les motivations des étudiants en médecine et l'évolution de l'attractivité des spécialités.
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Médecine Générale
/ 07-11-2024
Le Mestre Elisa
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L’allongement de l’espérance de vie des Français oblige à une réflexion sociétale et politique autour de l’organisation du parcours de soin des patients gériatriques. C’est dans ce contexte que les Equipes Mobiles de Gériatrie sont apparues. Elles ont pour missions de fluidifier le parcours de soins de ces patients au sein des hôpitaux, mais également en extra-hospitalier, en dispensant une évaluation gérontologique médico-psycho-sociale et un avis à visée diagnostique et/ou thérapeutique. A Saint Malo, l’Equipe Mobile de Gériatrie s’est renforcée de plusieurs professionnels de santé permettant la réalisation d’interventions extra-hospitalières après sollicitation des médecins généralistes. L’objectif de ce travail était de réaliser un état des lieux sur le recours, la satisfaction et les attentes concernant l’Equipe Mobile de Gériatrie Extra-Hospitalière des médecins généralistes du Territoire 6 d’Ille-et-Vilaine, par le biais d’une étude observationnelle descriptive via un questionnaire envoyé aux médecins généralistes du Territoire 6 d’Ille-et-Vilaine.
Plus de 88% des médecins répondeurs connaissent l’Equipe Mobile de Gériatrie Extra-Hospitalière et plus de 85% d’entre eux l’ont déjà utilisée. Quatre-vingts pourcents des médecins répondeurs s’estiment satisfaits des interventions de l’Equipe Mobile de Gériatrie Extra-Hospitalière. Plus des trois quarts considèrent que l’intervention de l’EMGEH permet d’éviter un passage aux Urgences et plus de 88% d’entre eux pensent qu’elle permet le maintien à domicile des patients. Ce travail souligne l’intérêt de cette Equipe Mobile de Gériatrie Extra-Hospitalière du point de vue des médecins généralistes dans la prise en soin et l’élaboration de projet de santé des patients gériatriques. Son développement permettrait une meilleure accessibilité à la filière gériatrique du bassin malouin. Cette étude confirme l’utilité perçue par les médecins généralistes de l’EMGEH et la nécessité de renforcement de la filière gériatrique malouine au sein d’une dynamique territoriale d’amélioration de parcours de soins des patients gériatriques.
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Médecine générale
/ 07-11-2024
Le Prevost Clémentine
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Contexte : La diversification alimentaire du nourrisson est une étape fondamentale conditionnant le bon développement de l’enfant et impactant sa santé future. Le médecin est l’interlocuteur privilégié des parents face à l'influence croissante des nouveaux régimes et tendances alimentaires. L’objectif de notre étude était d’évaluer les pratiques des internes de médecine générale de Rennes sur les informations délivrées aux parents en matière de diversification alimentaire afin d’identifier un éventuel besoin de formation chez les internes. Méthode : Il s’agissait d’une étude quantitative sous la forme d’une enquête de pratiques. Nous avons élaboré un questionnaire en ligne associé à une vignette clinique diffusé par mail aux internes de médecine générale rennais. Résultats : Parmi les 209 internes interrogés, 107 ont répondu (51%). La majorité (87%) éprouvait des difficultés en consultation sur la DA. Chez un enfant au terrain atopique, la quasi-totalité des internes (95%) débutait la DA entre 4 et 6 mois et plus de 78% d’entre eux conseillaient l’introduction de tous les groupes d’aliments, y compris ceux à risque allergique. L’ajout de matière grasse aux préparations « maison » était largement recommandé (87%) mais très peu dans les petits pots industriels (29%). Seuls 44% des internes recommandaient des apports protéiques journaliers en accord avec les recommandations. Conclusion : Les internes rennais ont de bonnes connaissances en matière de DA mais font face à des difficultés pour recommander les différents groupes d’aliment et les quantités appropriées. Une formation dédiée est souhaitée et permettrait de diffuser des messages clairs sur la place des lipides et protéines et sur les aliments à risque allergique.
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Médecine Générale
/ 05-11-2024
Langeard Marine
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Introduction. – On assiste à une évolution des modèles de décision médicale avec une volonté de valorisation de l’autonomie du patient et l’intervention désormais de plusieurs acteurs dans la prise de décision. Mais leur application dans le domaine de la limitation de soins et notamment chez les patients ayant des troubles neurocognitifs semble présenter quelques difficultés pour le médecin généraliste, qui s’y retrouve de plus en plus confronté du fait d’un vieillissement de la population. L’objectif de cette étude était de recueillir auprès des médecins généralistes, les éléments qu’ils identifient comme influençant leur prise de décision de limitation de soins chez les patients ayant des troubles neurocognitifs afin d’identifier leur processus décisionnel conduisant à une telle décision. Méthode. – Notre étude utilise la méthode qualitative par entretiens semi-dirigés. L’échantillonnage était raisonné et les médecins ont été inclus jusqu’à atteindre la suffisance des données. L’analyse a été réalisée manuellement en s’inspirant de la méthode par théorisation ancrée avec double codage jusqu’à aboutir à la construction d’un modèle explicatif. Résultats. – Pour la plupart des médecins généralistes, les troubles neurocognitifs n’enlèvent pas au patient sa place dans la prise de décision de limitation de soins et viennent confirmer celle du médecin généraliste qui, du fait de sa position, apparaît comme un acteur central dans ces situations. Cependant, leur présence semble motiver et valoriser la sollicitation d’autres éléments par ces derniers que sont l’entourage, la collégialité ainsi que la société. La décision apparaît alors comme un phénomène plus global, suscitant l'intervention de différents acteurs, générant de multiples discussions et conduisant à une entente entre les différents participants. Discussion. – Malgré l’existence de plusieurs modèles de décision médicale, on s’aperçoit que leur applicabilité dans une situation de limitation de soins chez un patient ayant des troubles neurocognitifs en médecine générale reste encore complexe étant donné le sujet sensible concerné ainsi que la diversité des situations et acteurs rencontrés. Cependant, ils permettent la prise de conscience des différents éléments mis en jeu et ainsi d’initier une discussion entre les différents participants dont fait partie le médecin généraliste. L’utilisation de la méthode de l’Advance Care Planning peut permettre une évolution de la pratique de médecine générale ainsi que des lois codifiant la limitation de soins.
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Médecine
/ 05-11-2024
Beignet Simon
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Introduction : En lien avec les problématiques rencontrées aux urgences, le Service d’Accès aux Soins (SAS) lancé en 2021 est sensé apporter une réponse aux consultations non programmées. Les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) ont été chargés d’organiser l’effection des SNP et l’articulation avec le SAS sur leurs territoires. L’objectif principal était de saisir l’organisation des CPTS vis-à-vis du SAS. Les objectifs secondaires étaient de cerner les problématiques locales d’accès aux soins, de comprendre les raisons de leur choix d’organisation et enfin d’évoquer avec les répondants les possibles améliorations pour l’accueil des soins non programmés sur leur territoire. Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative par entretien individuel semi-dirigé auprès de représentant de chaque CPTS d’Ille-et-Vilaine. Une analyse de contenu thématique fût réalisée à partir des données recueillies afin d’en faire émerger les thèmes principaux. Résultats : 11 entretiens ont été réalisés. L’organisation des CPTS vis-à-vis du SAS était variable, la moitié des répondants n’avaient pas d’organisation spécifique. Les raisons expliquant leurs choix d’organisation étaient guidées à la fois par une volonté de simplicité, en prenant en compte les particularités démographiques, le recrutement au sein des structures. La demande de soin émanant du dispositif SAS était perçue comme limitée. Conclusion : A l’échelle des CPTS, le Service d’accès aux soins semble pour le moment en cours de développement. L’analyse de la démographie médicale révèle des disparités d’accès aux soins qui semblent conditionner l’organisation des CPTS vis-à-vis du SAS. Cette étude met en exergue la nécessité de renforcer l’adhésion au sein des CPTS et l’éducation des populations pour un meilleur respect du parcours de soin.
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Medecine
/ 05-11-2024
Hareng Marion
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Introduction : La désobstruction rhino-pharyngée du nourrisson (DRP) est un traitement à part entière, de pratique courante, et pourtant source de difficultés dans sa réalisation et son apprentissage, à la fois du côté des parents et des professionnels de santé. Objectif : L’objectif de cette étude est de comprendre les différents mécanismes mis en jeu dans la réalisation et l’apprentissage de la DRP afin d’améliorer l’éducation dispensée sur ce sujet par les médecins généralistes. Comment intégrer l’éducation à la DRP dans une consultation de médecine générale en utilisant des outils pédagogiques pertinents ? Méthode : Une étude qualitative par focus groups homogènes et hétérogènes, recrutant des parents de nourrissons et des professionnels de santé, a été menée de mai à juin 2023. Résultats : Cette étude montre que les ressentis des parents sont complexes, oscillant entre des peurs et insécurités, et la prise de conscience de l’importance de la DRP et de son efficacité, pouvant mener à un sentiment d’échec et l’arrêt du geste, ou à une progression et une mise en confiance par rapport à la réalisation de ce geste. Les médecins, quant à eux, pointent un défaut de formation dans ce domaine, menant à une hétérogénéité des connaissances et des méthodes d’éducation. Une réflexion conjointe entre les médecins et les parents a mené à des pistes d’amélioration de cette éducation, notamment via un début d’apprentissage tôt dans la vie du nourrisson, une démonstration visuelle et supervision incontournables, ainsi que l’instauration d’ateliers collectifs autour de la DRP. Conclusion : La DRP a une place légitime dans une consultation de médecine générale au cours du suivi du nourrisson et des consultations pour des pathologies aigües nécessitant ce traitement. Il revient au médecin généraliste d’être à l’écoute des parents et de veiller à la bonne réalisation des DRP selon les recommandations en vigueur, par une éducation basée sur la démonstration visuelle et la supervision. L’instauration d’ateliers collectifs est une piste à explorer pour compléter cet apprentissage et combattre le sentiment de solitude parentale.
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Médecine
/ 17-10-2024
Anger Ewen
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Objectif : L’étude CYGNUS vise à évaluer à la fois la toxicité et l’efficacité de la radiothérapie stéréotaxique dans les oligo-récurrences métachrones ganglionnaires pelviennes (PNMOR) du cancer de la prostate, dans un territoire précédemment irradié. Matériel et méthodes : La cohorte comprend des patients atteints de cancer de prostate, prouvés histologiquement, initialement traités localement avec une intention curative, en récidive biochimique telle que définie par l’European Association of Urology. Les patients présentaient une récidive radiologique ganglionnaire pelvienne (jusqu'à la bifurcation aortique) avec un maximum de 5 lésions. La réirradiation a été définie selon le consensus ESTRO- EORTC, comme une irradiation présentant un chevauchement géométrique avec une irradiation antérieur. Résultats : Un total de 150 patients présentant des récidives sur 192 sites ganglionnaires a été inclus rétrospectivement dans 13 centres français. 80,7 % avaient reçu une prostatectomie radicale comme traitement primaire. Après un suivi médian de 30,5 mois, des toxicités gastro- intestinales (GI) de grade 2 et 3 et génito-urinaires (GU) sont survenues respectivement chez 1,9 %, 0 %, 7,1 % et 2,6 % des cas. Le taux de survie sans progression radiologique (rPFR) à 2 ans et à 3 ans était respectivement de 44,6 % (IC 95 % : 36,2 % - 55 %) et 32,9 % (IC 95 % : 24,8 % - 43,6 %). En analyse multivariée, une exposition antérieure à l'hormonothérapie (ADT), une ADT concomitante et le nadir du PSA après réirradiation étaient associés au rPFR. Le taux de survie sans hormonothérapie (ADT-FR) à 2 ans et à 3 ans était respectivement de 52,6%(IC95%:42%-65,9%)et35,1%(IC95%:24,7%49,8%). Enanalysemultivariée, l'exposition antérieure à l'ADT était associée à l'ADT-FR. Chez les patients présentant une récidive biochimique, une nouvelle PNMOR est survenue dans jusqu'à un tiers des cas. Conclusion : Cette étude montre un profil de toxicité rassurant de la réirradiation par stéréotaxie pour des PNMOR. Les résultats oncologiques à 3 ans sont encourageants.
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médecine générale
/ 10-10-2024
Gilet Roxane
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Le syndrome des ovaires poly-kystiques est un syndrome fréquent et pluridisciplinaire, défini par les critères de Rotterdam. Les médecins généralistes jouent un rôle central dans cette pathologie, alors qu’il existe un retard diagnostic des patientes. L’objectif de l’étude était d’identifier les représentations des médecins généralistes de la région Bretagne sur le SOPK. Il s’agit d’une étude observationnelle qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de généraliste exercçant en région Bretagne. 15 entretiens ont été réalisés et ont mis en évidence la prise en charge des généralistes et leur place dans cette pathologie, limité par des difficultés à chaque étape de la prise en charge. Dans le dépistage par le peu de plaintes exprimée par les patientes, dans l’information et le suivi par des difficultés de connaissance du sujet. Dans leur rôle de coordination par des difficultés d’adressage et de suivi par manque de compte rendu. Ces résultats suggèrent l'intérêt d’augmenter l’information et la sensibilisation du grand public et d’organiser un réseau local.
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MEDECINE
/ 23-09-2024
Thaon Marie
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Introduction : Les violences conjugales (VC) sont un problème de santé publique responsables en France en 2022 de 118 féminicides et 12 infanticides, 244 301 infractions enregistrées dont 86% des victimes étaient des femmes. Les violences physiques, psychiques et sexuelles impactent la santé et celle des enfants témoins. Les femmes se sont confiées à leur médecin (24%) avant la gendarmerie (17%). Les urgences constituent une porte d’entrée pour leur prise en charge : 75% des faits violents ont lieu sur un temps de garde. Des études auprès des médecins généralistes et urgentistes révèlent que les freins au dépistage sont le manque de temps, de formation, l’absence de prise en charge à proposer, et la peur de l’intrusion dans la vie privée. Des filières dédiées ont vu le jour pour suivre ces patientes. L’objectif de cette étude était d'évaluer, au travers d’une étude qualitative auprès de patientes victimes de VC suivies en consultation, l’impact d’un dépistage et l'intérêt d'une filière post urgence dans leur prise en charge. Matériel et méthode : Cette étude prospective qualitative, menée dans les centres de Saint-Malo et Lorient a permis l’inclusion entre avril et juin 2024 de 13 femmes majeures victimes de VC. Celles-ci consultaient dans les filières à la suite d’un évènement aigu qualifiant leur prise en charge de « post urgence ». La méthode utilisait un questionnaire semi-dirigé inspiré d’études qualitatives sur les VC. Les entretiens enregistrés ont été retranscrits « mot pour mot ». L’analyse des données a été faite en double relecture. L’ensemble des réponses a été analysé en utilisant une méthode déductive et inductive, inspirée de la théorisation ancrée. Résultats : L'analyse des 13 entretiens montre que la moitié des participantes a consulté aux urgences et un tiers à l'unité médico-judiciaire. Les participantes, souvent issues du domaine sanitaire et social, ont décrit des violences principalement psychologiques et physiques, avec des impacts sur leur santé mentale et sur leur entourage. La reconnaissance des violences a été tardive, compliquée par le déni et la normalisation. Les violences sexuelles étaient difficilement verbalisées. Des outils d’aide au dépistage semblaient nécessaires à la reconnaissance des actes subis (le cycle de la violence, le violentomètre). La justice jouait un rôle clé pour valider leur statut de victime. Le dépistage était bien accueilli par les participantes sans sensation d’intrusion dans leur vie privée. Elles estimaient que c’était le rôle du personnel soignant. Les femmes se livraient plus facilement au sein de cette structure du fait de sa spécialisation. La relation ancienne avec leur médecin généraliste les freinait pour la prise en charge des VC. Quant à la filière, la satisfaction était unanime. L’organisation hospitalière offrait un espace sécurisé dédié. Au sujet du terme « victime », la plupart verbalisait une ambivalence, partagée entre la reconnaissance d’un statut juridique et la volonté de ne pas s’identifier comme telle. Discussion : Le dépistage et les consultations dans la filière post-urgences ont joué un rôle clé dans la libération de la parole et l'amorce de la prise en charge. Elle a permis une amélioration globale de leur qualité de vie en raison d’une approche pluridisciplinaire médicale, sociale et psychologique. Un espace dédié aide les femmes à se préparer à parler des VC, même à distance de l'événement aigu. Pour améliorer la prise en charge, il est essentiel de mieux communiquer sur ces structures et de promouvoir l'utilisation d'outils comme le violentomètre. Les soignants, plus touchés par ces violences, méritent un dépistage spécifique.
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