Introduction : Les personnes en situation de migration contrainte, et notamment les demandeurs d’asile ont été largement exposées à des phénomènes de violences et à des évènements traumatisants. Devant les répercussions multiples et durables sur la santé physique et mentale des victimes, les médecins généralistes sont souvent en première ligne et occupent une place prépondérante dans le repérage et la prise en charge de ces patients. Objectif : L’objectif de l’étude est de recueillir le vécu des demandeurs d’asile concernant le repérage de leurs antécédents de violences par le médecin généraliste ainsi que de leur prise en charge afin d’apporter une réponse appropriée à leurs besoins. Méthode : Une étude qualitative a été réalisée par entretiens individuels semi-dirigés auprès de demandeurs d’asile suivis dans une structure médico-sociale de soins primaires destinée à la prise en charge des patients primo-arrivants. Résultats : Dix-neuf patients ont participé à cette étude. Malgré des difficultés rapportées pour parler des traumatismes vécus, ils étaient favorables au dépistage par le médecin généraliste et décrivaient de nombreux bénéfices. Plusieurs conditions devaient être respectées pour lever ces obstacles: instaurer un climat de confiance, faire preuve d’une écoute bienveillante, s’adapter à chaque patient, informer sur la confidentialité, mais aussi sur les conséquences potentielles des violences sur la santé ainsi que sur les moyens de prise en charge. Celle-ci doit s’appuyer sur quatre piliers : une aide sociale, juridique, médicale et psychologique. Conclusion : Les patients demandeurs d’asile attendent l’implication et l’aide du médecin généraliste dans le repérage des violences subies et la prise en charge de leurs conséquences. Sensibiliser, former les médecins généralistes aux spécificités de cette population vulnérable ainsi que développer le réseau de partenaires sont des solutions pour améliorer son accompagnement