L’individu en santé, communément appelé le patient, occupe une place de plus en plus importante dans le système de santé. La fin du XXe siècle, marqué par l’épidémie de VIH/sida et plusieurs scandales sanitaires a déclenché l’émancipation et l’activisme en santé. Les droits des patients tels que nous les connaissons aujourd’hui sont hérités de ces années de lutte. C’est aussi depuis cette période que la voix des patients résonne dans la société : c’est ce que l’on appelle la démocratie sanitaire. D’autre part, en raison de la prévalence élevée des maladies chroniques, les attentes et les besoins des patients ont évolués. En effet, des années de vie avec la maladie entrainent le développement des savoirs expérientiels des patients. La reconnaissance de ces droits et l’émergence de nouvelles figures du patient (patient expert, patient partenaires, représentant des usagers) ont bousculé d’une part la relation médecin-malade mais aussi plus largement le système de santé. Que ce soit au sein des agences et instances réglementaires mais aussi des industries de santé, ou encore dans l’élaboration des politiques de santé publique, tous tentent d’impliquer le patient sur ces questions où il est le premier concerné. Ainsi, le patient de demain sera peut-être enfin considéré comme un acteur à part entière et non plus le sujet au cœur du système.