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Etude du rôle de la migration parmi les facteurs de vulnérabilité aux troubles autistiques (The Pre-Migration Experience : a Factor of Vulnerability for Autism Spectrum Disorder) Augereau, Natacha - (2017-05-15) / Universite de Rennes 1 - Etude du rôle de la migration parmi les facteurs de vulnérabilité aux troubles autistiques
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Tordjman , Sylvie Discipline : Psychiatrie Classification : Médecine et santé Mots-clés : Autisme , Trouble du Spectre Autistique (TSA) , Migration, Indice de Développement Humain (IDH) , Adversité sociale , Sévérité autisme , Etude cas – groupe contrôle pathologique
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Résumé : Introduction : L’étude vise à explorer l’hypothèse des liens potentiels entre migration et développement des troubles autistiques chez l’enfant. L’objectif principal de cette étude est d’étudier la fréquence de migration chez les parents et grands-parents d’enfants avec autisme comparée à celle observée dans un groupe contrôle pathologique d’enfants non autistes, ainsi que la relation entre migration et sévérité des troubles autistiques. L’objectif secondaire est de mieux comprendre le rôle éventuel de l’expérience migratoire (vécu pré-migratoire, voyage, vécu post-migratoire) dans le développement des troubles du spectre autistique. Méthodologie :Le groupe autiste, constitué de 30 garçons avec autisme (moyenne d’âge : 11.4 ± 2.1 ans), a été comparé à un groupe contrôle pathologique non autiste (moyenne d’âge : 10.7 ± 2.1 ans), apparié sur l’âge et le sexe, composé de 30 garçons, venus tous consulter en Centres Médico-Psychologiques pour des troubles du langage verbal ayant nécessité au minimum un bilan d’orthophonie, mais sans trouble du spectre autistique associé. La sévérité des troubles autistiques a été évaluée en utilisant les échelles CARS, ADOS et ADI-R. Résultats : La fréquence de parents et grands-parents immigrés ne diffère pas significativement entre les groupes autiste et contrôle pathologique, et ceci quel que soit la façon d’analyser le statut migratoire. On n’observe pas non plus de relation significative entre le statut migratoire et la sévérité des troubles autistiques (évaluée sur la CARS, ADOS ou ADI-R), notamment concernant la communication verbale et non verbale. Les indices de développement humain des pays d’origine (IDH/IDHI) sont significativement plus bas chez les parents et grands-parents d’enfants avec autisme, notamment chez les grands-parents paternels, comparés aux parents et grands-parents d’enfants du groupe contrôle. De plus, les IDH et IDHI de la lignée paternelle (père, grand-mère paternelle et grand-père paternel) sont significativement et négativement corrélés à la sévérité actuelle des troubles autistiques, et plus particulièrement à la sévérité des troubles des interactions sociales (évaluée sur la CARS et l’ADOS). Discussion : La migration des parents et/ou grands-parents ne permet pas dans notre étude de discriminer le groupe autiste du groupe contrôle pathologique ni de rendre compte de la sévérité des troubles autistiques. Ces résultats soulignent l’importance d’avoir un groupe contrôle pathologique pour tester la spécificité des résultats dans l’autisme. Par contre, les niveaux d’IDH/IDHI, significativement plus bas dans le groupe autiste et associés à la sévérité des troubles autistiques pour les IDH/IDHI de la lignée paternelle, suggèrent que l’expérience pré-migratoire avec un niveau d’adversité sociale élevé dans le pays d’origine, peut jouer un rôle dans le développement des troubles autistique chez les descendants. Conclusion Nous proposons une théorie pré-migratoire de l’autisme, faisant l’hypothèse que l’expérience d’une adversité sociale dans le pays d’origine se transmet sur plusieurs générations par la filiation paternelle, et ce tant avec un héritage génétique (mécanismes d’épigénétique) qu’avec un héritage familial passant par la narration et s’inscrivant dans une filiation symbolique. Abstract : Introduction :The main objective was to investigate the possible relationships between migration and autism spectrum disorder (ASD) by assessing parents and grandparents migrant status frequencies of children with autism compared to the ones observed in a non ASD but pathological control group, and studying the associations between migration and autism severity. A second objective was to better understand in what way the migration experience (i.e., pre-migration, the « trip », or post-migration) could be a factor of vulnerability for the development of ASD. Method :The ASD group, including 30 boys (mean age ± SD : 11.4 ± 2.1 years), was compared to a pathological non-ASD control group matched on age and sex, including 30 boys (10.7 ± 2.1 years) with language disorders who had at least a language examination with a speech therapist in care centers. Autism severity was assessed using the CARS (Child Autism Rating Scale), ADOS (Autism Diagnostic Observation Schedule) and ADI-R scales (Autism Diagnostic Interview-Revised). Results : The parents and grandparents immigrant status frequency was not significantly different between the autism and pathological control group, regardless of specific way the migration status was analyzed. No significant association was observed between migration status and autism severity (assessed using the CARS, ADOS or ADI-R), including verbal and non verbal communication impairments. The Human Development Indexes (HDI/IHDI) from the native country were significantly lower for parents and grandparents in the autism group, especially for the paternal grandparents, compared to parents and grandparents in the control group. Moreover, HDI/IDHI levels from the paternal line (father, paternal grandmother, paternal grandfather) were significantly and negatively correlated with current autism severity, in particular for social interaction impairments (assessed using the CARS and ADOS). Discussion : In our study, parents and/or grandparents migration did not discriminate the autism group from the pathological control group and did not contribute either to autism severity. These results underlined the importance of using a pathological non-ASD control group to test the specificity of the results in autism. However, the HDI/IHDI levels from the native country were significantly lower in the autism group and associated with autism severity in the paternal line. This suggests that the pre-migration experience, when associated with high levels of social adversity in the native country reflected by low HDI/IHDI levels, may play a role in the development of ASD for the descendants. Conclusion : We propose a « pre-migration » theory of autism, stating the hypothesis that social adversity experience in the native country is transmitted over several generations through paternal filiations, with genetic heritage (involving epigenetic mechanisms) and family heritage (involving narration and symbolic filiations). |