Imprimer |
Attentes et craintes des médecins généralistes bretons vis à vis des aides au diagnostic informatisées (Expectations and fears of Breton general practitioners regarding computerized diagnostic aids) Lemetayer, Thibault - (2023-06-01) / Universite de Rennes - Attentes et craintes des médecins généralistes bretons vis à vis des aides au diagnostic informatisées
| |||
Langue : Français Directeur(s) de thèse: Robel, Paul Discipline : Médecine générale Classification : Médecine et santé Mots-clés : diagnostic, intelligence artificielle, informatique, SADM, CDSS, attentes, craintes, médecine générale
| |||
Résumé : L’exercice de la médecine générale oblige le médecin à composer avec l’incertitude. Il n’est pas rare que le médecin généraliste soit confronté à un problème d’ordre diagnostic. Pour s’aider dans sa pratique et réduire l’incertitude diagnostique il peut utiliser un système d’aide à la décision médicale (SADM) ou CDSS (Clinical decision support system). En effet, avec l’essor de l’intelligence artificielle ces logiciels sont amenés à devenir de plus en plus performants. Pourtant il semble qu’ils restent méconnus et peu utilisés en pratique courante. L’objectif de ce travail de thèse est de cerner les attentes et les craintes des médecins généralistes vis-à-vis d’un SADM à visée diagnostic pour dessiner les contours d’un outil idéal. Cette étude qualitative est réalisée auprès des médecins généralistes bretons. Le recueil des données est fait par entretiens semi dirigés à l’aide d’un guide d’entretien. Les résultats sont les suivants. Les médecins attendent une aide ponctuelle lors des situations d’impasse diagnostique. Le logiciel doit être accessible facilement en ligne et gratuit. Il doit être rapide et simple d’utilisation avec un minimum de temps passé à rentrer les données. Il est demandé que les hypothèses diagnostiques soient données par ordre de probabilité. Il est demandé d’avoir accès à une conduite à tenir avec prise en compte de la disponibilité des examens complémentaires. Que le caractère d’urgence soit pris en compte. Dans l’idéal la démarche diagnostic du logiciel devra être accessible. Ce dernier devra être mis à jour régulièrement. Il est proposé qu’il puisse servir à la formation continue. L’attente est grande en dermatologie avec la possibilité d’analyse de photos des lésions. Les craintes exprimées sont le caractère chronophage, le parasitage, l’utilisation systématique et donc la perte d’autonomie. La possibilité d’induction en erreur par ces logiciels. L’artificialisation de la médecine et la déshumanisation de la relation médecin/patient. La crainte de dérive commerciale est exprimée mais paradoxalement il y a peu d’inquiétude sur la protection des données et une confiance en la réglementation actuelle. L’utilisation de ces système par les patients reste controversée, cela permettrait au patient d’être pro actif dans sa prise en charge et pourrait le rassurer ou au contraire créer de l’anxiété face à l’évocation de pathologie potentiellement grave. De plus les patients manqueraient de connaissances médicales pour interpréter les résultats. En conclusion, ce travail permet de percevoir les attentes des médecins généralistes dans l’utilisation d’un outil d’aide au diagnostic informatisé ainsi que les écueils à éviter dans sa conception. Abstract : The practice of general medicine forces the doctor to deal with uncertainty. It is not uncommon for the general practitioner to be confronted with a diagnostic problem. To help them in their practice and reduce diagnostic uncertainty, they can use a medical decision support system (SADM) or CDSS (Clinical decision support system). Indeed, with the rise of artificial intelligence, this software is set to become more and more efficient. However, it seems that they remain unknown and little used in current practice. The objective of this thesis work is to identify the expectations and fears of general practitioners vis-à-vis a SADM for diagnosis in order to draw the outlines of an ideal tool. This qualitative study is carried out with Breton general practitioners. Data collection is done by semi-directed interviews using an interview guide. The results are as follows. Physicians expect occasional help in situations of diagnostic impasse. The software must be easily accessible online and free of charge. It should be quick and easy to use with minimal time spent entering data. It is requested that the diagnostic hypotheses be given in order of probability. It is requested to have access to a course of action taking into account the availability of additional examinations. That the urgency is taken into account. Ideally, the diagnostic approach of the software should be accessible. This should be updated regularly. It is proposed that it can be used for continuing education. Expectations are high in dermatology with the possibility of analyzing photos of lesions. The fears expressed are the time-consuming nature, interference, systematic use and therefore the loss of autonomy. The possibility of misleading by such software. The artificialization of medicine and the dehumanization of the doctor/patient relationship. Fear of commercial drift is expressed but paradoxically there is little concern about data protection and confidence in current regulations. The use of these systems by patients remains controversial, this would allow the patient to be proactive in his care and could reassure him or, on the contrary, create anxiety when faced with the evocation of a potentially serious pathology. In addition, patients would lack the medical knowledge to interpret the results. In conclusion, this work makes it possible to perceive the expectations of general practitioners in the use of a computerized diagnostic aid tool as well as the pitfalls to avoid in its design. |